Après Nantes et Portstewart mes études me mènent une fois de plus près du rivage. Mais les géographes ont toujours aimé les ports, synonyme de voyage et de partance.
Pour un rural comme moi ayant découvert ‘la ville’ que très tardivement, la ville a toujours été un objet de fascination par l’intensité et la densité de son activité. J’emménage donc dans une nouvelle cité, atypique par son histoire qui a laissé de lourdes traces dans l’architecture et les paysages urbains.
Les traces du passé sont en effet difficile à identifier : pas d’immeubles bourgeois, pas de monuments anciens. A la sortie de la gare tout inspire le ‘neuf’ dépassé des années 60. Grandes alignées d’immeubles en béton, prédominance de bâtiments de grande hauteurs, de tours, même en plein centre-ville. Seul l’hôtel Gabriel et la tour de la découverte surplombant la rivière Scorff datent de plus de 60 ans. Une ville-nouvelle, une banlieue ? Non
Ville maritime, le port de plaisance en plein centre-ville, n’est là que pour la flânerie. Le vrai cœur économique de la ville se situe sur toute sa façade maritime : des quais, des docks, des industries, d’innombrables entrepôts et de quelques navires. Un port très actif puisqu’il est le 2ème pour la pêche en France, employant 3000 employés et également un port de commerce chiffrant 2,6 millions de tonne de fret par an.
Et c’est ce destin maritime qui fait vivre cette ville depuis 343 ans, lorsque Colbert décida d’y installer un chantier de construction naval pour le compte de la compagnie des Indes en 1666.
Il s’agit de la ville de LORIENT, sur la côte Bretonne.
Lorient fut donc fondé au 17ème siècle à l’époque des grandes découvertes et explorations maritimes. Le site de l’embouchure du Scorff et du Blavet, bien abrité dans une vaste rade et protégé par la citadelle fortifiée de Port-Louis, (photo ci-contre) fut choisit pour accueillir la construction et l’armement des navires se rendant en Orient. Le navire Soleil d’Orient connu sous le nom de l’Orient, donnera son nom à la ville.
L’installation de l’arsenal sur le Scorff va générer l’implantation de multiples activités : corderie, métallurgie et aussi une boulangerie grâce aux moulins du Faouëdic encore visible aujourd’hui.
Sous Louis XIV, les guerres incessantes nécessitent de protéger le site stratégique de Lorient, la marine s’installe donc tout près des chantiers. Jusqu’alors les navires de la compagnie débarquaient leurs épices dans d’autres ports de commerces, notamment Nantes. Mais en 1719, la ville devient l’unique centre d’activité de la compagnie. Lorient n’était qu’un vaste chantier naval entouré de baraquements où s’entassaient les ouvriers. Elle ne possédait pas d’infrastructure d’accueil des négociants et marchands. La création de la nouvelle ville, capable d’accueillir l’activité commerciale de la compagnie, va être attribuée à l’architecte Jacques Gabriel. Il bâtira ainsi l’hôtel des ventes en 1733 (actuellement l’Hôtel Gabriel, photo ci-contre) près de la porte de l’Enclos.
Lorient détient le monopole commercial en France sur les marchandises exotiques du monde entier (Louisiane, Afrique, Orient).
La tour de la vigie est un bâtiment emblématique de Lorient. La vue allant de Quiberon à l’Île de Groix permettait de contrôler l’arrivée des navires dans la rade et limiter la contrebande. Les marchandises étaient préalablement scellées à l’île de Groix avant d’être déchargées dans le port de Lorient.
Aujourd’hui l’Enclos du port possède presque les seuls monuments visibles d’avant les bombardements de la 2nde Guerre Mondiale (Les moulins, l’Hôtel Gabriel et la vigie).
Ce site stratégique sera vite investi par les allemands en 1940 qui vont y installer une base pour le stationnement de sous-marins. Les 3 indestructibles Blockhaus garderont encore longtemps le port de Lorient alors que la ville fut littéralement pilonnée par les Alliés. 85% de la ville fut détruite ce qui explique les peu de marque du passé.
Après une longue hésitation, des amis m’ont convaincu de publier mes carnets de voyage. C’est donc ici qu’ils prendront place, au moins ce blog servira à quelque chose ! Ces carnets sont issus des notes que je prends presque quotidiennement en voyage (souvent dans les transports) et relatent les expériences heureuses ou malheureuses, les moments partagés avec les rencontres de passages, les visites etc. C’est ainsi l’occasion pour vous de découvrir ce qui se cache derrière les beaux clichés que je peux ramener. La réalité est souvent plus dure ! Je m’attarde souvent à décrire et raconter l’histoire des lieux et villes que je traverse ainsi que la personnalité des personnes que je rencontre et la vie quotidienne du backpacker.
Que ces récits servent d'expériences à tous les voyageurs itinérants comme moi qui aiment parcourir le monde.
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