Après une longue hésitation, des amis m’ont convaincu de publier mes carnets de voyage. C’est donc ici qu’ils prendront place, au moins ce blog servira à quelque chose ! Ces carnets sont issus des notes que je prends presque quotidiennement en voyage (souvent dans les transports) et relatent les expériences heureuses ou malheureuses, les moments partagés avec les rencontres de passages, les visites etc. C’est ainsi l’occasion pour vous de découvrir ce qui se cache derrière les beaux clichés que je peux ramener. La réalité est souvent plus dure ! Je m’attarde souvent à décrire et raconter l’histoire des lieux et villes que je traverse ainsi que la personnalité des personnes que je rencontre et la vie quotidienne du backpacker.

Que ces récits servent d'expériences à tous les voyageurs itinérants comme moi qui aiment parcourir le monde.

3.3.11

Carnet de voyage Asie 11 : Bangkok

12 juillet : les temples de Bangkok, 4900km
10h du matin, déjà 35°C au thermomètre, la journée s’annonce chaude ! Autant que le bus (ou four ambulant) qui nous amène en centre-ville. Le centre-ville ne revêt pas le charme de Hanoï ou d’autres cités à l’histoire beaucoup plus ancienne (Bangkok date de 1767 !) mais la ville est connue pour ses innombrables temples. Alors on a fait la « tournée » des temples de Bangkok. Ohm passionné d’histoire me raconte la signification de beaucoup de choses en détail, ce qui échappe à la plupart des touristes : les époques, les attitudes du Bouddha, les personnages extraordinaires (Naga, diables, géants etc.) Passionnant !


Nous avons visité :
Wat Pho et son Bouddha incliné de 46m de long (photo 1 et 2)! le temple en lui-même est immense et recèle de vrais trésors. On ne sait où donner de la tête tellement il y a de constructions, de dorures, de choses à voir. Tout simplement magnifique.

Wat Arun, sur la rive ouest du fleuve (photo 3). Ce temple construit à l’origine à la fondation de la ville de Thonburi (qui a précédé Bangkok) est le plus emblématique. Ses tours de style Khmer sont très reconnaissables.

Wat Phra Kaew, le temple du palais royal. Une concentration de splendeurs au sein d’un complexe religieux. L’enceinte close est peinte de magnifiques fresques rappelant l’histoire de l’édifice. Au centre se trouve un stupa et l’édifice le plus important du pays : le temple du Bouddha d’Emeraude. C’est un peu la Mecque du bouddhisme en Thaïlande. Le bouddha émeraude est adoré par le peuple avec une intense dévotion. Le palais royal est adjacent au temple. Il se compose de nombreux bâtiments tous plus étonnants les uns que les autres.

Wat Ratchnasdaram : temple à l’architecture étonnante. Un damier de piliers forme l’armature de ce bâtiment qui s’élève au fur et à mesure. Le toit est grandiose tout autant que la vue qui s’en dégage !

Wat Saket ou le Golden Mount. Le meilleur pour la fin. Le roi Rama à fait construire une colline artificielle d’une centaine de mètres et y a fait construire un temple qui jouit d’une vue ahurissante sur la ville : Bangkok à 360° ! Enfin vue sur les fameux gratte-ciels.
Nous prenons le bus (gratuit) pour National Stadium plus à l’est. Changement radical de décor : autoroutes, centres commerciaux, métro aérien et tours composent le paysage. J’ai l’impression d’avoir voyagé dans le temps en quelques kilomètres ! C’est aussi un changement social, ce n’est pas la majorité des Thaïs qui peut dépenser ici… Au resto nous rencontrons une amie à Ohm : Ming. Belle Thaïlandaise qui parle français. Alors nous blaguons en français devant Ohm qui ne comprend rien. Personne très drôle et attachante.

13 juillet : Ratchadamri et Chinatown
Dernier jour en Asie. Pour éviter les traditionnels bouchons nous allons en centre-ville en descendant le Chao Phraya (photo). Beaucoup plus agréable : la vue et la brise d’air.
Je quitte Ohm qui se rend à sont travail à l’embarcadère de Rachawong. Chinatown est à moi !
Le meilleur moyen de visiter chinatown est de s’y perdre ! Pas difficile vue le nombre de petites ruelles (soi) impossible à repérer sur un plan : les passages sont si étroits et si encombrés ! Les temples chinois ponctuent le décor. C’est décidément une ville dans la ville. Les chinois constitueraient près de 50% de la population de Bangkok. La destiné commerciale de la ville a attiré de nombreux commerçants chinois qui rayonnent dans toute l’Asie du sud-est.


A la gare je prends le métro ultra-moderne pour me diriger vers Silom. Changement de décor : autoroutes, skytrain, gratte-ciels etc. Ratchadamri est un peu le cœur occidental du Bangkok moderne. Le quartier est constitué de hautes tours, hôtels chics et centres-commerciaux. L’intersection des lignes du skytrain a été l’occasion de construire une rue piétonne suspendue entre le métro et la rue : le skywalk par où on accède aux galeries commerciales. C’est le quartier stratégique, vitrine du nouveau Bangkok qui fut le camp retranché des Chemises Rouges lors des émeutes d’Avril 2010. Plusieurs façades ont brulées et sont maintenant cachées par de grands échafaudages. Au pied des tours se bousculent les échoppes d’un énorme marché de contrefaçon : vêtements, babioles, artisanat en bois etc. Je recherche vaguement un souvenir à ramener en France. Mon choix se porte sur une statuette de bouddha en bois. La culture asiatique est toute une philosophie, difficile de trouver quelque chose qui puisse résumer mon voyage. Ce bouddha est pourtant une figure et un esprit qui m’aura suivit durant ces 4000 kilomètres.


Trois stations plus loin et me voila à Victory Monument pour rencontrer Ohm. Il m’invite à manger un barbecue (photo) avec service à volonté. Poisson, multiples viandes crues et marinés, légumes etc. Abondance de choses à assortir avec les sauces. Un délice à me faire exploser le bide ! Ce dernier repas asiatique signe la fin de mon voyage.


La Thaïlande m’aura réservée bien des surprises, un pays assez différent du Cambodge et du Vietnam du fait que l’industrie touristique est très développée. Un pays qui c’est quelque peu vendu aux étrangers en exploitant son cadre naturel exceptionnel. Cela a également provoqué l’accroissement des arnaques dont nous avons été victime !
Que de belles rencontres et de kilomètres parcourus depuis Hanoï ! Les nombreuses galères et incertitudes du voyage sont toutes des leçons de vie qu’il faut conserver pour ne pas répéter. Voyager ouvre l’esprit et le cœur. Le seul regret est le peu de temps que l’on a consacré à chaque personne, à chaque lieu. Notre itinéraire très ambitieux nous a pressé dans nos visites et nos rencontres. 4 900km en 30 jours, de la folie... Une erreur à ne pas refaire.
Dernier adieu à Ohm avant qu’un minibus me transporte à Suvarnabhumi, l’aéroport ...


Bangkok vue du Golden Mount

Carnet de voyage Asie 10 : Kanchanaburi sur le Death Railway

11 juillet : le Kanchanaburi
Douloureux réveil à 5h30 du matin mais pour une bonne cause : le Death Railway, destination Kanchanaburi, une province à l’histoire tourmentée, frontière avec la Birmanie. Le train part chargé des nombreux habitants de Bangkok voulant échappés à la ville pour le dimanche et recherchant le dépaysement. Alors l’ambiance est drôle et bon enfant, tout le monde est là pour s’amuser. Le personnel du train fait même l’animation !

Premier arrêt en direction de l’ouest : Nakhom Pathom (photo) célèbre pour son imposant stupa. Du haut de ses 127m le temple domine la ville et constitue le plus haut stupa du monde ! La plate-forme circulaire où est construit le temple est énorme. Elle est occupée par des centaines de Bouddhas qui entourent le stupa. Chaque position du Bouddha a une signification et provient d’une certaine époque de l’histoire du Bouddhisme et du pays.
Nous arrivons dans la province du Kanchanaburi qui possède la rivière la plus connue de Thaïlande : la rivière Kwaï. Dans la capitale éponyme de la province le pont est une attraction touristique immanquable. Les américains ont bombardé ce pont en 1945 et coupé le chemin de fer qui reliait la Birmanie à la Thaïlande. Le film de David Lean, relatant cet épisode de la 2nde Guerre Mondiale, a rendu cette région célèbre et est aujourd'hui prisé des touristes ! Après Kanchanaburi, le relief s’élève et le chemin de fer traverse des gorges pour remonter la vallée de la rivière Kwaï. La végétation est luxuriante et les montagnes donnent un peu de fraîcheur.

La ligne de chemin de fer s’arrête à Nam Tok aux chutes de Sai Yok Noi. Le site, perdu en pleine brousse, vaut autant pour le spectacle des Thaïs s’amusant dans les bassins naturels que par le paysage lui-même ! Encore une fois, il n’y a pas beaucoup d’occidentaux à s’aventurer dans ces contrées. Les chutes d’eau ne sont guères impressionnantes en saison sèche mais le site propose de belles balades en montagne.
Ohm sue à grosse goûte et suporte mal la chaleur, un comble ! Ce citadin n’est pas habitué à marcher et la climatisation installée chez soi, au bureau ou dans certains transport en commun permet de s’affranchir de la chaleur quotidienne.

L'histoire du "chemin de fer de la mort" du Kanchanaburi
Durant la seconde Guerre Mondiale, les japonais ont envahis tout l’Asie du sud-est et décidés de construire un chemin de fer reliant la Thaïlande à la Birmanie. L’envahisseur a ainsi employé la main d’œuvre locale et les prisonniers de guerre. En Octobre 1943 le chemin de fer est achevé laissant derrière lui près de 15 000 prisonniers et 100 000 paysans morts lors de sa construction. Ils n’ont pas résisté aux conditions de vie terrible que les japonais leur faisaient endurer. Les 5000 tombes du mémorial de Kanchanaburi rappellent le sacrifice de ces hommes pour la paix et la liberté.



Retour à la civilisation en redescendant le chemin de fer. Sur le chemin du retour la pluie s’accompagne à la nostalgie ambiante. Nous arrivons à Bangkok épuisés et les amis d’Ohm ne sont pas au rendez-vous à Khao San Road. La rue a une ambiance survoltée avant le match final de la coupe du Monde (Espagne-Hollande). Tant pis pour le match mais sa retransmission est à 3h du matin en Thaïlande !
Sa mère nous récupère au coin du Democracy Monument et nous nous arrêtons au bord de la route de Nonthaburi pour manger une soupe de riz, derrière le concert de voiture et de motos.