Après une longue hésitation, des amis m’ont convaincu de publier mes carnets de voyage. C’est donc ici qu’ils prendront place, au moins ce blog servira à quelque chose ! Ces carnets sont issus des notes que je prends presque quotidiennement en voyage (souvent dans les transports) et relatent les expériences heureuses ou malheureuses, les moments partagés avec les rencontres de passages, les visites etc. C’est ainsi l’occasion pour vous de découvrir ce qui se cache derrière les beaux clichés que je peux ramener. La réalité est souvent plus dure ! Je m’attarde souvent à décrire et raconter l’histoire des lieux et villes que je traverse ainsi que la personnalité des personnes que je rencontre et la vie quotidienne du backpacker.

Que ces récits servent d'expériences à tous les voyageurs itinérants comme moi qui aiment parcourir le monde.

15.1.08

Le monde vu du Pacifique Sud

La Nouvelle Zélande, un pays isolé, en marge du monde contemporain malgré sa présence dans "les pays du Nord", héritage de colonisation. Une nation où l'identité s'affirme difficilement entre fidélité à la couronne britannique et ses horizons océaniens.

Une drôle de situation qui a forgé un sentiment national particulier basé sur l'appartenance à une même terre et une courte histoire commune. L'isolement joue comme un facteur déterminant dans l'état d'esprit néo-zélandais. Il ne constitue plus une contrainte mais un atout qui marque un protectionnisme et un sentiment de repli sur soi très marqué. Perdu dans les masses océaniques, la distance joue comme un effet protecteur face aux tribulations extérieurs. L'archipel est encore considéré comme un éden vierge et inviolable où la préservation de la nature est le soucis numéro un car ces paysages propres à l'archipel constituent, l'image, la vitrine du pays. Le travail de la Terre est la base de l'économie avec l'exportation de nombreux produits agricoles provenant de l'élevage ou de la production fruitière à contre-saison. Cette obsession protectionniste se traduit par des contrôlles sanitaires draconniens aux ports et aéroports pour protéger le "bastion" néo-zélandais. Les lois sur l'écologie sont parmi les plus avancés : chaque produit fabriqué est suivit jusqu'à sa fin de vie où les entreprises doivent se préoccuper de leur élimination.



Mais ce mythe d'une société pastorale en harmonie avec la nature ne fut qu'une façade car la Nouvelle-Zélande fut très tôt une société urbaine (60% de la population vit dans les 4 plus grandes villes du pays!). Il y a cependant un paradoxe entre ce repli protectionniste et le besoin de reconnaissance devant les autres Etats du monde. La frustration de n'être qu'un état méconnu et sans-cesse rapporté à sa rivale la grande soeur australienne avait fait naître un sentiment d'infériorité dans cette nation australe. L'Australie et la Nouvelle Zélande longtemps considérées comme des nations de seconde classe devant la mère-albion et qui se manifeste par le terme "cultural cringe", expression s'appliquant au sentiment d'infériorité. Cependant la recherche d'une identité entre ces 2 pays les éloignent plus qu'elle ne les raprochent.

"Pour l'Australien, le Kiwi est est un paysan mal dégrossi, lourd un peu de ce que l'Irlandais Paddy est aux anglais. En retour les Kiwis ne voient en l'Australien typique qu'un individu braillard, pochard, phallocrate, mieux pourvu en muscles qu'en cervelle." (F.Tolron)

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