Après une longue hésitation, des amis m’ont convaincu de publier mes carnets de voyage. C’est donc ici qu’ils prendront place, au moins ce blog servira à quelque chose ! Ces carnets sont issus des notes que je prends presque quotidiennement en voyage (souvent dans les transports) et relatent les expériences heureuses ou malheureuses, les moments partagés avec les rencontres de passages, les visites etc. C’est ainsi l’occasion pour vous de découvrir ce qui se cache derrière les beaux clichés que je peux ramener. La réalité est souvent plus dure ! Je m’attarde souvent à décrire et raconter l’histoire des lieux et villes que je traverse ainsi que la personnalité des personnes que je rencontre et la vie quotidienne du backpacker.

Que ces récits servent d'expériences à tous les voyageurs itinérants comme moi qui aiment parcourir le monde.

15.1.08

Tribulations d'un Européen au pays des Kiwis

Après avoir situé la Nouvelle Zélande dans son contexte maori, vient le temps de l'explorer. Voici les premières impressions de la journaliste britannique Lynn Barber aux antipodes :


"Deux de mes meilleurs amis sont néo-zélandais. Quand je leur ai annoncé que j'allais visiter leur pays natal, tous deux m'ont avertie, sans se concerter : "Les paysages sont magnifiques, les gens très accueillants, tu vas détester." Sur le coup, je me suis sentie offensée, mais à présent je comprends ce qu'ils sous-entendaient. La Nouvelle-Zélande est un paradis terrestre à bien des égards - un pays propre, une terre vierge, intacte, à l'air vivifiant - où se déploient des paysages plus époustouflants les uns que les autres : sommets couronnés de neige, splendides forêts, plages inexplorées, fjords, glaciers, volcans, geysers, bassins de boue, îles désertes... Un florilège des plus beaux paysages anglais et écossais, agrémenté des petites curiosités géologiques dont parlent nos manuels de géographie. Et il n'y a pas de serpents ! Ni de prédateurs ou d'insectes dangereux ; rien, en somme, dont il faille s'inquiéter.


Et c'est peut-être là le problème. J'ai toujours pensé que le paradis devait être ennuyeux, et les Néo-Zélandais sont certainement de cet avis puisqu'ils dépensent toute leur énergie intellectuelle à inventer des sports extrêmes. Pour apprécier ce pays, il faut aimer les activités de plein air, être non-fumeur (sur ce point, les "Kiwis" sont encore plus rigides que les Californiens), mais aussi sportif, conformiste et peu exigeant en matière de culture. Tout l'inverse de moi ! Il faut également être un randonneur-canotier-campeur-skieur-coureur-alpiniste-kayakiste aguerri, être disposé à parler rugby vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, éprouver un intérêt sincère et sans bornes pour la culture maorie et croire dur comme fer que le saut à l'élastique est la plus grande invention du XXe siècle.
Oubliez Katherine Mansfield (la plupart des Néo-Zélandais l'ont fait), sir Ernest Rutherford (physicien précurseur de la fission nucléaire) et la soprano dame Kiri Te Kanawa, et dites-vous que les Néo-Zélandais les plus illustres sont A. J. Hackett (l'inventeur du saut à l'élastique), Edmund Hillary [le premier alpiniste ayant atteint le sommet de l'Everest], Peter Blake (deux fois vainqueur de l'America's Cup, assassiné récemment par des pirates en Amazonie), Peter Jackson [réalisateur du Seigneur des anneaux], Russel Crowe [acteur : Gladiator, Un homme d'exception] et Rachel Hunter (mannequin, longtemps connue sous le nom de Mme Rod Stewart) ; sans oublier Jonah Lomu ni les quelque cinq cents autres rugbymans dont les noms vivront à jamais au panthéon du pays des Kiwis. Pour remédier au problème de l'inappétence culturelle, la Nouvelle-Zélande a tout simplement jeté la culture aux oubliettes.
Au musée national Te Papa, ce sont les attractions interactives qui remportent le plus grand succès, comme la tonte virtuelle des moutons et, cela va sans dire, le saut à l'élastique."


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