Après une longue hésitation, des amis m’ont convaincu de publier mes carnets de voyage. C’est donc ici qu’ils prendront place, au moins ce blog servira à quelque chose ! Ces carnets sont issus des notes que je prends presque quotidiennement en voyage (souvent dans les transports) et relatent les expériences heureuses ou malheureuses, les moments partagés avec les rencontres de passages, les visites etc. C’est ainsi l’occasion pour vous de découvrir ce qui se cache derrière les beaux clichés que je peux ramener. La réalité est souvent plus dure ! Je m’attarde souvent à décrire et raconter l’histoire des lieux et villes que je traverse ainsi que la personnalité des personnes que je rencontre et la vie quotidienne du backpacker.

Que ces récits servent d'expériences à tous les voyageurs itinérants comme moi qui aiment parcourir le monde.

20.2.11

Carnet de voyage Asie 3 : centre du Vietnam

20 juin : la cité impériale de Huế, 988km
La lumière du jour nous réveille de bonne heure dans le bus au niveau d’une zone montagneuse donnant sur la mer. Les kilomètres défilent, enfin l’impression d’avancer après nos 3 jours dans le Nord. Les villages se succèdent, à l’ouest les montagnes énigmatiques cachent la frontière avec le Laos. Le Vietnam est très étroit à cet endroit, à peine 50 km. Nous nous arrêtons pour le petit-déjeuner au niveau de la DMZ, la zone démilitarisé au niveau du 17ème parallèle qui marquait la dangereuse frontière entre le Vietnam nord, communiste, et le sud « libre».
Arrivé à Hué, la capitale impériale du Vietnam. La ville fut la capitale de la dynastie des Nguyên de 1802 à 1945. Les empereurs ont façonné cette ville à leur image par d’importantes fortifications. La ville entière est close dans une enceinte fortifiée et protégée par des douves. A l’intérieur se trouve la cité impériale, où résidaient l’empereur et sa famille. C’était une véritable Cité interdite où peu de personnes pouvaient entrer. L’architecture est magnifique avec les toits relevés de style chinois. La grandeur du site ne donne qu’un petit aperçu de la splendeur d’antan. Beaucoup de bâtiments n’ont pas résistés aux bombardements de 1945. La conservation de ce site laisse pourtant à désirer. Dans l’enceinte de la cité impériale on trouve des cours de tennis et des habitations !
En cherchant une fameuse adresse culinaire dans notre guide nous perdons Fatima. Je reste avec Niels et nous mangeons dans un restaurant très sympathique : Lac Thiên (dans le Guide du Routard !) avec sa façon toute personnelle de décapsuler les bouteilles (une vis dans un bout de bois en guise de décapsuleur)! C’est ici aussi que nous goûtons à la Huda beer et sa fameuse Danish Technology, ce qui a bien fait rire mon camarade Danois. De toute façon avec cette chaleur, une bière fraîche n’est jamais mauvaise !
Hué est un véritable bol d’air, moins cher et moins fatigant que Hanoï ! Les bières sont à 10,000D (le double dans la capitale) et un repas coûte 15,000D !! Les gens eux-mêmes semblent plus chaleureux, ça rassure. Je profite avec Niels des scènes de rue : les gamins jouant au foot devant la citadelle (photo), les multiples vendeurs de jus de fruits qui vous préparent leurs smoothies avec les fruits frais etc.
Nous cherchons Fatima partout dans la ville et la retrouvons finalement à l’hôtel !


21 juin : Thuận An et Suoi Voi
Fatima a fait la rencontre d’un français hier soir, et ils se sont donnés rendez-vous ce matin au pont, pour partir en excursion … en scooter ! A 8h30 nous faisons la connaissance d’Anthony, un sudiste qui a migré à Paris et qui voyage seul à travers le Vietnam. On loue des motorbike à son hôtel (10$ par véhicule) pour un fantastique tour dans la campagne de Hué : 2 scooters pour 4 riders.
Les débuts sont périlleux comme d’habitude, j’étais le seul à avoir fait du scooter. Première galère : trouver de l’essence, les réservoirs sont vides !!! Mais bon allez demander en vietnamien où se trouve la station la plus proche ! Il y a bien les vendeurs de pétrole dans les bouteilles de pepsi le long de la route, mais cela ne va pas nous remplir notre réservoir. Finalement on trouve une station à la sortie de la ville. Et c’est partit vers la plage de Thuận An à l’est de Hué. Les touristes sont bienvenues en laissant leurs véhicules à l’ombre et en sécurité pour 5000D. Pour le parasol pareil ! Mais le décor est paradisiaque, palmier, eau rafraîchissante etc. 3 enfants sont venus nous rejoindre pour s’amuser. Galipette et bonne partie de rigolade ! Une approche pas tout à fait désintéressée puisqu’une fois sortie de l’eau, ils reviennent chargés de chips et snacks en tout genre. Joie et misère se côtoient tous les jours… Nous leur souhaitons bon courage et continuons notre route vers le sud.
Nous sommes sur un très long îlot coincé entre la lagune de Cầu Hai et la mer. Les villages se succèdent ainsi que des constructions étonnantes. On dirait des tombes perdues dans le sable tout le long de la route. Villages paisibles jusqu’à notre pause-déjeuner dans une bâtisse juste avant le pont au bout de l’île. Nous mangeons le traditionnel phở, une soupe de noodles avec du boeuf et la fameuse Huda beer à 6000D ! Excellent avec des gens très aimables surpris de voir 4 étrangers perdus au milieu de nulle part ! On était, à coup sur, l’animation de la journée. La bière fait son effet, attention avant de reprendre la route.
On reprend la piste direction les montagnes qui se reflètent dans la lagune. Passage du pont entre lac et mer, magnifique. Nous longeons la montagne et décidons de pousser jusqu’aux sources de Suoi Voi dans le parc national de Bach Ma. Après une heure de trajet à travers des paysages hallucinants nous trouvons la vallée recherchée. Fréquenté mais heureusement nous arrivons après le rush, tout le monde part ! Après un peu de marche nous arrivons dans un havre de paix : une eau claire au milieu des rochers à l’ombre d’imposantes montagnes de la chaîne Annamite. Source extraordinaire avec température rafraîchissante ! Un paradis qui nous enlève toute la sueur et la crasse du voyage.
 
Retour vers Hué entre montagne et lagune, le ciel rougit et se couche derrière le relief. Sensation intense de liberté et de vivre un moment unique. La nuit tombée et à cours de pétrole nous arrivons juste à temps dans les rues encombrées de Hué. Soirée dans un resto végétarien puis dans un bar, et un autre pour abuser de la Danish Technology.

22 juin : De Huế à Hội An, 1123km
Obtenir de l’argent liquide (ces fameux milliers de Dong) est une vraie chasse au meilleur taux. Nous avons tous emporté des dollars US que l’on échange contre des dongs. Le meilleur taux de change se trouve chez les bijoutiers qui profitent du marché noir, et pas dans les banques. Alors c’est la tournée des bijouteries, mais encore faut-il les trouver, elles sont souvent dans la même rue !
Une fois mes billets en poche, je m’offre un petit-déjeuné typiquement français aujourd’hui : 2 pâtisseries pour 30,000D, encore l’arnaque mais quand même moins cher qu’en France. La colonisation a laissé quelques traces dans les habitudes culinaires vietnamiennes : baguettes et pâtisseries ! A 13h nous prenons le bus pour Hội An. En chemin, tombent nos premières gouttes de pluie depuis le début du voyage. La mousson attendue depuis Mai se fait attendre. La route s’élève et le bus traverse les montagnes. Ces reliefs marquent véritablement le passage entre le nord et le sud du pays. Le bus s’arrête devant la lagune de Lăng Cô devant le très impressionnant col de nuages (photo ci-contre). Mais la modernité va nous faire passer sous la montagne en empruntant le long tunnel vers Danang.
Les heures de bus sont l’occasion de parler avec les locaux et d’améliorer notre maigre vocabulaire. Chào ong (bonjour à un homme). Tôi tên là Julien ! Tôi là nguoi Phap (Je suis français)
Arrivée à Hội An, touristique (trop ?), les visages pâles déambulent partout dans les rues ! La ville jouit d’un riche patrimoine architectural qui témoigne de son importance commerciale. Au XVe siècle, la ville était l’un des plus grands comptoirs de l’Asie du sud-est, animé par les marchandes Japonais, Chinois et Européens. Aujourd’hui Hội An est le paradis du textile (soie) et de l’artisanat en tout genre. Avec Niels nous recherchons la « nourriture de rue » et évitons les restaurants. Dans l’ombre d’une rue mal éclairée nous trouvons une marmite de viande de chien ! Nous essayons avec une soupe de riz, un pain de farine de riz et quelques légumes. Pas mauvais.
Pour une fois soirée au calme a rédiger des cartes postales.


23 juin : Hội An
Encore une rencontre : avec Thoa, une jeune vietnamienne que Fatima a rencontrée hier soir dans un restaurant. Elle se propose de nous faire visiter les environs, et le meilleur moyen de se déplacer, c’est à vélo ! Alors direction la campagne avec notre guide. La mer, au village de Cửa Đại est à 5km, eau chaude et transparente encore un vrai bonheur. Thoa, peut-être un peu pudique de se baigner avec des étrangers, reste sur la plage avec veste et pantalon. Mais comment peut-elle supporter la chaleur avec de tels vêtements ? Les locaux sont souvent habillés en pantalon et manches longues, il n’y a que les touristes en short et tee-shirt ! Une protection contre le soleil, les moustiques et la poussière peut-être.
Sur l’eau de drôle d’embarcations circulaires servent à la pêche côtière. J’ai aidé à remonter l’une de ces barques, appelées «thúng chai», sur la plage avec d’autres pêcheurs, mais ça pèse un poids ces engins là ! Nous sommes ensuite partis explorer la campagne et les jardins de Cửa Đại : une terre d’abondance avec profusion de fruits et légumes, un paradis. Puis retour à Hội An pour réserver nos billets pour … Nha Trang ou Dalat, toujours après une dure négociation ! A 3 personnes, pas facile de se mettre d’accord. Je suis comme d’habitude toujours au milieu. Finalement ce sera pour Dalat. Un déjeuner au restaurant calmera les tensions. Excellent repas de fruits de mer au restaurant où Thoa travaille avec vue sur la rivière Sông Hoài.
Thoa décide de nous emmener chez elle, un village de l’autre côté de la rivière. Le meilleur moyen d’y aller est donc le bateau ! Des navettes fluviales effectuent de nombreuses traversées entre Hội An et les villages du fleuve (5000D la traversée). Les bateaux sont lourdement chargés en vélo et scooter. Retour au calme dans un village connu pour son artisanat. Nous atteignons finalement la maison de Thoa au bout d’une route bordée de palmiers et arbres en fleur. L’habitation est simple et confortable jouxtée par un poulailler et la rivière juste derrière. D’ailleurs les inondations en saison des pluies sont courantes.


Le salon est le centre de la maison, c’est la pièce où sont entreposés quasiment tous les meubles de la famille ! Canapé, buffet, table, télévision etc. Les autres pièces paraissent vides malgré le superbe carrelage qui recouvre l’intégralité de la maison. Une mezzanine fait office de chambre à couché au dessus du salon. Non loin de sa maison nous nous recueillons au temple qui prend une importance pour beaucoup de vietnamien (photo). Les moines, amis des parents de Thoa, sont heureux d’accueillir des étrangers. Rencontre avec le beau-frère et le grand père. Fou rire et complicité garantit quand on essaye de se faire comprendre ! La famille doit occuper une position sociale relativement élevée. Les enfants étudient à Saïgon ou Danang et parlent l’anglais (ce qui est rare au Vietnam). Thoa étudie les langues pour devenir guide touristique ou travailler dans le tourisme, un débouché porteur dans la région.
A 5h nous retournons à Hội An par le bateau. Court arrêt au marché pour acheter quelques fruits pour le trajet vers Dalat. Nous quittons Thoa avec un pincement au cœur en lui souhaitant le meilleur pour son avenir.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Très long l'article mais ma lecture fut bonne. Tu as de ses descriptions, tu détailles et construis bien tes phrases, j'aime beaucoup. Ca donne envie de voyager même s'il y a beaucoup de contraintes. Tu m'as donné envie...

Mihkael

Conley Tiffany a dit…

J'ai vu des commentaires de personnes qui avaient déjà obtenu leur prêt de M. Benjamin Lee et j'ai décidé de postuler selon leurs recommandations et à peine 5 jours plus tard, j'ai confirmé mon prêt sur mon compte bancaire d'un montant total de 850000,00 $ que j'avais demandé. une excellente nouvelle et je conseille à tous ceux qui ont besoin d'un vrai prêteur de faire une demande par courrier électronique: 247officedept@gmail.com ou WhatsApp: + 1-989-394-3740. Je suis heureux maintenant d'avoir obtenu le prêt que j'ai demandé.