Après une longue hésitation, des amis m’ont convaincu de publier mes carnets de voyage. C’est donc ici qu’ils prendront place, au moins ce blog servira à quelque chose ! Ces carnets sont issus des notes que je prends presque quotidiennement en voyage (souvent dans les transports) et relatent les expériences heureuses ou malheureuses, les moments partagés avec les rencontres de passages, les visites etc. C’est ainsi l’occasion pour vous de découvrir ce qui se cache derrière les beaux clichés que je peux ramener. La réalité est souvent plus dure ! Je m’attarde souvent à décrire et raconter l’histoire des lieux et villes que je traverse ainsi que la personnalité des personnes que je rencontre et la vie quotidienne du backpacker.

Que ces récits servent d'expériences à tous les voyageurs itinérants comme moi qui aiment parcourir le monde.

18.9.11

Voyage Europe du Nord 2 : Hamburg

Après 2 jours merveilleux (et sous le soleil !) à Copenhague, il est temps pour moi de poursuivre plus au sud vers l’Allemagne. Un long chemin à parcourir aujourd’hui et le moyen d’y parvenir est encore plus imprévisible : l’autostop ! Je n’ai encore jamais fais de stop sur de longues distances, le maximum a du être Coleraine-Derry aller-retour soit une centaine de kilomètres. Le défi est donc grand. Le désir d’aventure et de rencontres me pousse à choisir ce moyen de transport (si c’en est vraiment un !) plutôt que le train (beaucoup moins économique !). Je me rends à Folhavn, le meilleur endroit pour sortir de Copenhague (voir hitchwiki) et rencontre un autre autostoppeur : Laars, un danois qui va … en Espagne ! 15 minutes plus tard nous embarquons tous les deux, direction le Jutland, le Danemark continental. J’avance vers l’OUEST ! Le paysage n’est pas si plat que je l’avais imaginé, de légères collines ondulent entre champs et forêts. Le sol est souvent nu ou composé de landes humides, cette rudesse du paysage est assez scandinave. Après l’île de Sjælland nous franchissons un gigantesque pont pour arriver sur Fyn, l’île natale de Laars. Il va à Madrid rejoindre sa copine en ne comptant pas vraiment s’arrêter le long du trajet ! Un fou. Mais très sympa et évidemment utile pour savoir les meilleurs endroits où s’arrêter pour reprendre le stop. En arrivant dans le Jutland, nous changeons de conducteur : un allemand sympathique mais à 160km/h sur l’autoroute je n’en demande pas tant !

Je descends près de Flensburg à la frontière tandis que Laars poursuit un peu plus loin … et la galère commence. Je ne trouve pas de conducteur dans cette immense zone industrielle où les camions sont pourtant nombreux, mais très éparpillés. Pas facile, alors après 2h d’attente, sous la pluie qui commence à arriver, direction la gare de Flensburg, la ville la plus au nord d’Allemagne. L’autostop est bien plus facile pour cette destination et un allemand me fait traverser la frontière qui n’était pas loin… La ville est un joli port avec ses voiliers et maisons bourgeoises mais la gare est loin. Avec le train je serais au moins sur d’arriver à Hambourg, mon courage d’autostoppeur m’a perdu. A une station 3 enfants débarquent dans mon compartiment avec leurs 2 mamans. Cela promet d’être animé pour la suite du trajet, et plus difficile pour communiquer : ils ne parlent pas anglais ! Alors on se remet à l’allemand, guide en main. Les deux femmes qui accompagnent les enfants prennent le temps de s’intéresser à moi tout en essayant de tenir les enfants en place. Tout un art pour calmer ces joyeux enfants découvrant pour la première fois le train.

HAMBURG hauptbanhof, centre névralgique des transports de cette métropole. Cela grouille de partout et change radicalement du calme danois. J’y rencontre Jurij mon couchsurfer pour les deux jours à venir. Il m’emmène sur son île, Veddel, un quartier atypique de l’autre côté du fleuve Elbe, car il est entouré de canaux. Nous n’allons pas chez lui, mais chez une de ses amies, Selma, d’origine turque. Elle est charmante et pleine de vie mais a un anglais assez limité. Je comprends vite qu’une partie de la soirée va se dérouler en allemand ! Espérons que mes souvenirs de cours me reviennent vite. Son copain d’origine brésilienne nous rejoint également en apportant du vin rouge de la vallée du Rhin. Dégustation, rigolade et coupe de cheveux pour Jurij. Selma, « la Reine de Veddel » excelle dans l’art de refaire une coupe. Et elle fait tellement cela avec plaisir qu’elle me demande de passer sous les ciseaux. Dans la folie du moment, et comme mes cheveux sont assez long, je me plie volontiers. Le résultat n'est finalement pas si mal.

Le lendemain, avec ma coupe "hambourgeoise", je visite cette ville portuaire étonnante, qui compterait plus de ponts que Venise en raison des nombreux canaux et de son port le long du fleuve Elbe. La vue de l’église Saint Nikkolai est stupéfiante. De cet édifice ne subsiste que le clocher dont on atteint le sommet par un ascenseur de verre. Frissons garanties ! C’est la seule des 5 églises de Hambourg à ne pas avoir été reconstruite après la guerre pour rendre hommage aux victimes. Au loin les milliers de grue du 2ème plus grand port d’Europe forment un panorama spectaculaire. A Hambourg, les splendeurs de l’architecture néo-renaissance (Hôtel de ville, voir photo 4) côtoient les imposants bâtiments de briques rouges de l’époque industrielle, auquel s’ajoutent les tours de verre plus modernes. Le temps pour moi de visiter la partie la plus intéressante de la ville : le port et son projet urbain Hafencity. Les plus anciens canaux de Hambourg au sud du centre-ville sont bordés d’un ensemble impressionnant de bâtiments de briques rouges qui formaient la partie la plus ancienne du port de Hambourg et le siège des compagnies maritimes de la Hanse. Le bassin sud adjacent offre un contraste saisissant : ici se construit un des plus grands projets urbains d’Europe visant à réhabiliter le port historique de la ville : le projet Hafencity. De vieux gréements amarrés dans le bassin sont entourées de constructions à l’aspect futuristes. Grandiose.

Hafen city

Je poursuis jusqu’à Baumwall le long de l’Elbe et prends le bateau à Landungsbrücken pour une mini croisière sur le fleuve avec les bateaux-bus de la ville. Une solution économique de découvrir les impressionnantes infrastructures portuaires le long du fleuve.

Hambourg possède même sa plage à Altona. Des beaux hôtels et somptueuses villas s’alignent le long des berges boisées du fleuve sur la rive Nord, juste en face des quais à conteneur ! Contraste. Je rencontre dans le bateau une couchsurfeuse hambourgeoise qui me raconte sa ville. La communauté CS à l’air d’être assez active ici avec l’organisation de nombreux évènements. Elle habite à Finkenwerder et prends le bateau tous les jours pour aller au travail, rien de plus agréable avant d’attaquer la journée ! Le bateau passe juste à côté des immenses parois d’acier des conteneurs géants venant alimenter le marché Européen en biens divers.

Après une longue après-midi de balade je rentre à Veddel pour passer une soirée tranquille en compagnie de Jurij et son voisin CSer, Chris. Ils sont tous deux passionnés par le cinéma et montent des courts-métrages amateurs. Leurs vidéos sont étonnantes et pleines de créativité. Ils doivent bien s’amuser à tourner les scènes !

Jurij est un personnage passionnant, il partage tout avec ses invités. D’origine russe, il a immigré en Allemagne à l’âge de 6 ans. Son histoire familiale est complexe, sa mère habite toujours en Ukraine mais il profite de la vie un maximum. Il a pas mal baroudé à l’étranger et me ressemble étonnement ! Toujours prêt à des expériences nouvelles.

Demain il part de bonne heure pour Berlin, trouvé un appartement pour y étudier l’année prochaine. Encore une ville qu’il me faudra découvrir !

24.6.11

Voyage Europe du Nord - Copenhague

Fin de l’année qui s’approche, stage confirmé avec 2 semaines de vacances et grand besoin de changer d’air… C’est décidé je réserve un vol pour Copenhague ! Encore un petit coup de folie ! Je suis déjà très occupé entre mon projet universitaire, les partiels, le stage et il faut que je me lance à organiser un road-trip de 2 semaines en Europe du Nord ! Oui car en plus je n’ai pris qu’un aller-simple pour Copenhague, un aller-retour aurait été trop facile… Je compte revenir par la terre en visitant Hambourg, Brême, Amsterdam et peut-être la Belgique.
Alors pourquoi l’Europe du Nord ? Premièrement j’ai des attaches là-bas, mon ami Niels au Danemark et de la famille à Brême, deuxièmement car il faut que je vois de mes yeux les villes durables « modèles » dont on chante si souvent les louanges en France. Et troisièmement car ces villes sont des ports importants dotés d’un grand patrimoine historique et architectural lié à l’alliance économique de la Hanse au Moyen-Âge. Mon grand intérêt pour les ports et le milieu maritime en général est donc une bonne excuse pour aller visiter ces villes qui ont fait la richesse de l’Europe. Triple raison donc, qui me lance dans ce nouveau périple … au milieu de l’hiver !
21h décollage pour le Danemark, petit pays scandinave fascinant mais souvent méconnu de beaucoup de monde ! Direction Copenhague bien sur, la capitale portuaire en position stratégique dans le détroit de l’Øresund, passerelle entre Europe scandinave et continentale et lien maritime entre mer du Nord et mer Baltique. Départ d’Orly dans la pagaille, arrivé à Copenhague en pleine tempête. En effet, l’atterrissage est musclé car l’avion est secoué par les bourrasques. Quel accueil ! Quelques stations de métro plus loin, me voilà chez Niels mon ancien compagnon de voyage en Asie. Il habite un appartement spacieux à Nørrebro à deux pas du centre-ville. Son colocataire vient de partir alors je prends sa chambre pour quelques jours.

WONDERFUL COPENHAGEN
Après un accueil chaleureux et un petit-déjeuné copieux je suis prêt pour visiter Copenhague… à vélo ! En effet la bicyclette est une institution ici et je vais très vite le comprendre. J’enfourche l’ancien vélo de Niels et suit le flot de cycliste se rendant en centre-ville.
Copenhague dévoile ses trésors : bâtiments prestigieux de briques rouges surmontés de coupoles, ses canaux, ses églises etc. A partir des tours de la place de l’hôtel de ville, la rue de Strøget est l’une des plus longues voies piétonnières dans le monde où se concentre de nombreux commerces. Copenhague est avant tout un port et les quais de Nyhavn le montre bien. Les grands voiliers devant les maisons très colorées composent la carte postale parfaite de cette cité scandinave. C’est également le lieu le plus animé de la ville où se concentre boites et bars branchés.

CHRISTIANA
Sur l’autre rive du port, le quartier de Christiana offre un aspect radicalement différent…
Ce quartier c’est proclamé « ville-libre » et constitue une enclave autonome dans la commune de Copenhague depuis une loi de 1989. Le squat d’une ancienne zone militaire à partir de 1971 est à l’origine de ce quartier particulier. Le manque de logement abordable à cette époque a poussé les habitants à investir cette zone militaire désaffectée. Christiana a alors été un lieu d’émancipation pour créer une ville idéale autogérée par ses habitants. Ludvigsen le co-auteur du règlement du quartier résume en ces termes le projet : “L’objectif de Christiana est de créer une société auto-gérée dans lequel chaque individu prend ses propres responsabilités vis-à-vis de la communauté.”
Tout un programme, l’utopie des anarchistes. Dés lors le quartier a eu une relative autonomie en ce qui concerne la législation nationale, notamment en matière de drogue et le quartier a attiré de nombreux hippies avides de liberté.
Aujourd’hui l’aspect du quartier illustre assez bien le projet : un état de saleté et de délabrement qui montre bien que la commune de Copenhague a cessé tout investissement dans ce quartier (de plus de 800 personnes quand même !!!). Christiana attire les touristes (principale source de revenu à coup sur !), vagabonds, drogués etc. Néanmoins la ville a toujours essayé de contrôler cette enclave pour en assurer la sécurité et limiter le trafi c de drogue.

Plus au nord Amalienburg est le lieu de résidence de la royauté danoise mais sans château ! Amalienburg est une immense place entourée de modestes bâtiments (pour une résidence royale) devant lesquels la relève de la garde amuse les quelques
badauds comme moi qui passe par là. Amalienburg n’a pas la même cote que Buckingam ! Un autre quartier m’intéresse particulièrement les quais réhabilités du port de Copenhague. Le trafic portuaire au Danemark a bien diminué au profit de Hamburg ou Rotterdam et les quais délaissés ont été l’objet d’importantes opérations immobilières comme partout en Europe. La brique laisse place a de très modernes bâtiments en verre. Architecture banale symbole de modernisme pour une ville au rayonnement international.
Le flot de vélo me porte à Nørreport, une importante gare au coeur de Copenhague puis chez Niels.


Le lendemain je visite le musée de Copenhague pour en savoir un peu plus sur l’histoire et l’urbanisme de la ville. La chance de cette cité est avant tout sa position stratégique entre Europe continentale et Europe scandinave. Copenhague s’est alors construite au fur et à mesure des vagues migratoires en provenance, de Scandinavie, du Schleswig, du Jutland puis du bassin méditerranéen. La population est donc très multiculturelle. Je traverse le centre-ville pour me rendre dans un endroit où j’ai toujours rêvé d’aller : la serre tropicale d’un jardin botanique ! Oui je sais, pas besoin d’aller au Danemark pour voir cela. Mais dans un pays froid, rien de tel pour se réchauffer et se dépayser, surtout qu’ici, elle est gratuite ! Pensez-donc : une immense serre chauffée à plus de 20°C arborée de palmiers, bananiers et plantes en tous genres. Un paradis alors que la glace recouvre la fontaine extérieure. Le beau temps invite à un bain de soleil derrière les vitres surchauffées.
Après-midi à flâner et observer les Copenhaguois ! Copenhague, la ville qui pédale, qui mange des hotdogs, qui parle anglais. Un vrai paradis urbain en somme (enfi n pas forcément pour les hotdogs !). La ville est sans conteste la capitale mondiale du vélo, 1/3 des habitants se rendent au travail ou à l’école à bicyclette ! Il est vrai que le Danemark respire la douceur de vivre : une relative paix sociale, un dynamisme économique encore porteur, un système éducatif excellent et gratuit pour tous jusqu’à l’université et un souci de préservation de la qualité de vie ancrée dans les mentalités ! La capitale Danoise veut être la première ville au monde à être neutre en émission de carbone d’ici 2025 !


Ce soir Niels m’emmène partager le match de football Danemark-Angleterre avec ses amis. Drôles et sympathiques, ils ont la gentillesse de parler anglais toute la soirée. Ce n’est pas en France que l’on verra ça ! La grande majorité des habitants parlent couramment anglais, un succès du à l’éducation mais aussi au fait qu’aucun programme télévisé étranger n’est traduit en Danois. La télévision danoise parle anglais, français, allemand avec des sous-titres. L’ouverture sur le monde est une nécessité pour ce petit pays.

Le Danemark a perdu le match mais c’était un plaisir de sortir ce soir, retour à vélo, même de nuit c’est un enchantement !

3.3.11

Carnet de voyage Asie 11 : Bangkok

12 juillet : les temples de Bangkok, 4900km
10h du matin, déjà 35°C au thermomètre, la journée s’annonce chaude ! Autant que le bus (ou four ambulant) qui nous amène en centre-ville. Le centre-ville ne revêt pas le charme de Hanoï ou d’autres cités à l’histoire beaucoup plus ancienne (Bangkok date de 1767 !) mais la ville est connue pour ses innombrables temples. Alors on a fait la « tournée » des temples de Bangkok. Ohm passionné d’histoire me raconte la signification de beaucoup de choses en détail, ce qui échappe à la plupart des touristes : les époques, les attitudes du Bouddha, les personnages extraordinaires (Naga, diables, géants etc.) Passionnant !


Nous avons visité :
Wat Pho et son Bouddha incliné de 46m de long (photo 1 et 2)! le temple en lui-même est immense et recèle de vrais trésors. On ne sait où donner de la tête tellement il y a de constructions, de dorures, de choses à voir. Tout simplement magnifique.

Wat Arun, sur la rive ouest du fleuve (photo 3). Ce temple construit à l’origine à la fondation de la ville de Thonburi (qui a précédé Bangkok) est le plus emblématique. Ses tours de style Khmer sont très reconnaissables.

Wat Phra Kaew, le temple du palais royal. Une concentration de splendeurs au sein d’un complexe religieux. L’enceinte close est peinte de magnifiques fresques rappelant l’histoire de l’édifice. Au centre se trouve un stupa et l’édifice le plus important du pays : le temple du Bouddha d’Emeraude. C’est un peu la Mecque du bouddhisme en Thaïlande. Le bouddha émeraude est adoré par le peuple avec une intense dévotion. Le palais royal est adjacent au temple. Il se compose de nombreux bâtiments tous plus étonnants les uns que les autres.

Wat Ratchnasdaram : temple à l’architecture étonnante. Un damier de piliers forme l’armature de ce bâtiment qui s’élève au fur et à mesure. Le toit est grandiose tout autant que la vue qui s’en dégage !

Wat Saket ou le Golden Mount. Le meilleur pour la fin. Le roi Rama à fait construire une colline artificielle d’une centaine de mètres et y a fait construire un temple qui jouit d’une vue ahurissante sur la ville : Bangkok à 360° ! Enfin vue sur les fameux gratte-ciels.
Nous prenons le bus (gratuit) pour National Stadium plus à l’est. Changement radical de décor : autoroutes, centres commerciaux, métro aérien et tours composent le paysage. J’ai l’impression d’avoir voyagé dans le temps en quelques kilomètres ! C’est aussi un changement social, ce n’est pas la majorité des Thaïs qui peut dépenser ici… Au resto nous rencontrons une amie à Ohm : Ming. Belle Thaïlandaise qui parle français. Alors nous blaguons en français devant Ohm qui ne comprend rien. Personne très drôle et attachante.

13 juillet : Ratchadamri et Chinatown
Dernier jour en Asie. Pour éviter les traditionnels bouchons nous allons en centre-ville en descendant le Chao Phraya (photo). Beaucoup plus agréable : la vue et la brise d’air.
Je quitte Ohm qui se rend à sont travail à l’embarcadère de Rachawong. Chinatown est à moi !
Le meilleur moyen de visiter chinatown est de s’y perdre ! Pas difficile vue le nombre de petites ruelles (soi) impossible à repérer sur un plan : les passages sont si étroits et si encombrés ! Les temples chinois ponctuent le décor. C’est décidément une ville dans la ville. Les chinois constitueraient près de 50% de la population de Bangkok. La destiné commerciale de la ville a attiré de nombreux commerçants chinois qui rayonnent dans toute l’Asie du sud-est.


A la gare je prends le métro ultra-moderne pour me diriger vers Silom. Changement de décor : autoroutes, skytrain, gratte-ciels etc. Ratchadamri est un peu le cœur occidental du Bangkok moderne. Le quartier est constitué de hautes tours, hôtels chics et centres-commerciaux. L’intersection des lignes du skytrain a été l’occasion de construire une rue piétonne suspendue entre le métro et la rue : le skywalk par où on accède aux galeries commerciales. C’est le quartier stratégique, vitrine du nouveau Bangkok qui fut le camp retranché des Chemises Rouges lors des émeutes d’Avril 2010. Plusieurs façades ont brulées et sont maintenant cachées par de grands échafaudages. Au pied des tours se bousculent les échoppes d’un énorme marché de contrefaçon : vêtements, babioles, artisanat en bois etc. Je recherche vaguement un souvenir à ramener en France. Mon choix se porte sur une statuette de bouddha en bois. La culture asiatique est toute une philosophie, difficile de trouver quelque chose qui puisse résumer mon voyage. Ce bouddha est pourtant une figure et un esprit qui m’aura suivit durant ces 4000 kilomètres.


Trois stations plus loin et me voila à Victory Monument pour rencontrer Ohm. Il m’invite à manger un barbecue (photo) avec service à volonté. Poisson, multiples viandes crues et marinés, légumes etc. Abondance de choses à assortir avec les sauces. Un délice à me faire exploser le bide ! Ce dernier repas asiatique signe la fin de mon voyage.


La Thaïlande m’aura réservée bien des surprises, un pays assez différent du Cambodge et du Vietnam du fait que l’industrie touristique est très développée. Un pays qui c’est quelque peu vendu aux étrangers en exploitant son cadre naturel exceptionnel. Cela a également provoqué l’accroissement des arnaques dont nous avons été victime !
Que de belles rencontres et de kilomètres parcourus depuis Hanoï ! Les nombreuses galères et incertitudes du voyage sont toutes des leçons de vie qu’il faut conserver pour ne pas répéter. Voyager ouvre l’esprit et le cœur. Le seul regret est le peu de temps que l’on a consacré à chaque personne, à chaque lieu. Notre itinéraire très ambitieux nous a pressé dans nos visites et nos rencontres. 4 900km en 30 jours, de la folie... Une erreur à ne pas refaire.
Dernier adieu à Ohm avant qu’un minibus me transporte à Suvarnabhumi, l’aéroport ...


Bangkok vue du Golden Mount

Carnet de voyage Asie 10 : Kanchanaburi sur le Death Railway

11 juillet : le Kanchanaburi
Douloureux réveil à 5h30 du matin mais pour une bonne cause : le Death Railway, destination Kanchanaburi, une province à l’histoire tourmentée, frontière avec la Birmanie. Le train part chargé des nombreux habitants de Bangkok voulant échappés à la ville pour le dimanche et recherchant le dépaysement. Alors l’ambiance est drôle et bon enfant, tout le monde est là pour s’amuser. Le personnel du train fait même l’animation !

Premier arrêt en direction de l’ouest : Nakhom Pathom (photo) célèbre pour son imposant stupa. Du haut de ses 127m le temple domine la ville et constitue le plus haut stupa du monde ! La plate-forme circulaire où est construit le temple est énorme. Elle est occupée par des centaines de Bouddhas qui entourent le stupa. Chaque position du Bouddha a une signification et provient d’une certaine époque de l’histoire du Bouddhisme et du pays.
Nous arrivons dans la province du Kanchanaburi qui possède la rivière la plus connue de Thaïlande : la rivière Kwaï. Dans la capitale éponyme de la province le pont est une attraction touristique immanquable. Les américains ont bombardé ce pont en 1945 et coupé le chemin de fer qui reliait la Birmanie à la Thaïlande. Le film de David Lean, relatant cet épisode de la 2nde Guerre Mondiale, a rendu cette région célèbre et est aujourd'hui prisé des touristes ! Après Kanchanaburi, le relief s’élève et le chemin de fer traverse des gorges pour remonter la vallée de la rivière Kwaï. La végétation est luxuriante et les montagnes donnent un peu de fraîcheur.

La ligne de chemin de fer s’arrête à Nam Tok aux chutes de Sai Yok Noi. Le site, perdu en pleine brousse, vaut autant pour le spectacle des Thaïs s’amusant dans les bassins naturels que par le paysage lui-même ! Encore une fois, il n’y a pas beaucoup d’occidentaux à s’aventurer dans ces contrées. Les chutes d’eau ne sont guères impressionnantes en saison sèche mais le site propose de belles balades en montagne.
Ohm sue à grosse goûte et suporte mal la chaleur, un comble ! Ce citadin n’est pas habitué à marcher et la climatisation installée chez soi, au bureau ou dans certains transport en commun permet de s’affranchir de la chaleur quotidienne.

L'histoire du "chemin de fer de la mort" du Kanchanaburi
Durant la seconde Guerre Mondiale, les japonais ont envahis tout l’Asie du sud-est et décidés de construire un chemin de fer reliant la Thaïlande à la Birmanie. L’envahisseur a ainsi employé la main d’œuvre locale et les prisonniers de guerre. En Octobre 1943 le chemin de fer est achevé laissant derrière lui près de 15 000 prisonniers et 100 000 paysans morts lors de sa construction. Ils n’ont pas résisté aux conditions de vie terrible que les japonais leur faisaient endurer. Les 5000 tombes du mémorial de Kanchanaburi rappellent le sacrifice de ces hommes pour la paix et la liberté.



Retour à la civilisation en redescendant le chemin de fer. Sur le chemin du retour la pluie s’accompagne à la nostalgie ambiante. Nous arrivons à Bangkok épuisés et les amis d’Ohm ne sont pas au rendez-vous à Khao San Road. La rue a une ambiance survoltée avant le match final de la coupe du Monde (Espagne-Hollande). Tant pis pour le match mais sa retransmission est à 3h du matin en Thaïlande !
Sa mère nous récupère au coin du Democracy Monument et nous nous arrêtons au bord de la route de Nonthaburi pour manger une soupe de riz, derrière le concert de voiture et de motos.

26.2.11

Carnet de voyage Asie 9 : les capitales Bangkok et Ayuttahaya

9 juillet : Bangkok et ma famille d'accueil thaïlandaise, 4479km
Le trajet a été étonnement rapide, à 3h40 du matin nous sommes déjà arrivés à Bangkok, un peu déboussolé de se retrouver si tôt à destination alors que nous étions supposés arriver à l’aube. Bon après ce que j'ai vécu, je ne suis plus à ça près ! Comme je n’ai évidemment pas dormi dans le bus, il va falloir trouver un endroit où passer le reste de la nuit. Je trouve rapidement le bien nommé « Budget Hôtel » près de la célèbre Khao San Road. Une chambre pour 300B, matelas en béton et surement une 40aine de dégré, mais bon cela permet au moins de se reposer jusqu’à midi.

Bangkok est à moi jusqu’à mon rendez-vous avec mon hébergeur thaï à 18h. Quel calme, je ne m’attendais pas à autant de tranquillité en centre-ville mais plutôt à une cité complètement saturée. Le cœur de la ville n’a rien d’exceptionnel, des petits immeubles avec quelques boutiques. Seul exception : Khao San Road, une "aberration" occidentale où se tassent de multiples restaurants, bars branchés et autres lieu de festivité nocturne. Le charme de BKK est surtout du aux centaines de temples colorés qui parsèment la ville basse. Les traditionnels chauffeurs de tuktuk me hèlent à chacun de mes pas, et je me laisse tenter par une offre exceptionnelle qui prend fin demain (toujours les mêmes pigeons) : la visite des temples du centre-ville pour 10B !

Mon chauffeur me fait visiter le temple du Lucky Buddha, Wat Benchamabophit (photos) et bien d’autres. Mais l’offre était un peu trop alléchante pour être vraie, le chauffeur m’a également emmené passer du temps dans des bijouteries et des vendeurs de costume ! C’est en effet avec ce type de démarchage que le chauffeur gagne son vrai salaire. Cependant il est resté courtois et m’a reconduit à l’heure à mon rendez-vous à Khao San road.

Je rencontre enfin Ohm, un couchsurfeur thaï de 29 ans avec qui je communique depuis un mois sur internet. Il a proposé de m’héberger les 4 derniers jours avant mon départ et de me faire visiter les environs. Nous prenons un bus pour nous rendre à Nonthaburi, une ville à quelques dizaines de kilomètres de Bangkok où il vit avec sa famille. Mais le trafic à Bangkok un Vendredi soir est, on ne peut plus chaotique ! Le bus fait des tours et des détours dans la banlieue nord, et bientôt sous le déluge de pluie habituel des fins de journée. Le trajet qui devait durer 40 minutes dure finalement 2h (ça me rapelle quelquechose !). Malgré la fatigue, je ne me démonte pas et attends avec impatience la rencontre avec la famille d’Ohm.

Le bus nous débarque sur le bord d’une grande route où nous 2 taxi-scooters nous attendent pour poursuivre le trajet et véritablement rentrer dans les quartiers résidentiels. Les habitants de Bangkok savent ce qu’est l’intermodalité !
Quelques pâtés de maisons plus loin nous arrivons enfin devant un portail dans un espace qui n’a plus grand-chose à voir avec la ville. Le quartier est très vert, les maisons sont dispersées à travers la végétation et les bananiers.
Belle maison où logent 7 membres de sa famille. La maison est dans une enceinte close avec plusieurs bâtiments et d’autres maisons. La mère d’Ohm nous emmène manger dans un grand restaurant extérieur, un véritable festin. 4 plats différents avec un poisson et du riz. Un réel honneur de partager ce repas avec une famille thaïe. J’apprends très vite les «bonnes manières» qui codifient la vie quotidienne. A chaque personne rencontrée je la gratifie d’un Sawasdee Krab en m'inclinant et joignant les 2 mains, et lorsque l’on me donne quelque chose Kop Kun Krab (merci), utile mais difficile à prononcer ! Le vietnamien était plus facile. Autre forme de politesse : se déchausser dans beaucoup de lieux publics et à la maison. Il vaut mieux porter des tongs cela perd moins de temps quand on se chausse et se déchausse plus d’une dizaine de fois dans la journée !


10 juillet : Ayutthaya, l'ancienne capitale, 4555km
Levé de bonne heure avec petit-déjeuner gracieusement préparé par la tante d’Ohm qui s’occupe de la maison : saucisse froide, ketchup et un pain spécial, original.
On rencontre un ami à Ohm (Chalerm) pour se diriger en voiture vers le nord. Il récupère sa copine puis s’arrête chez ses parents vivant dans une sorte de Gated community avec barrière et passage règlementé ! On aura tout vu. Tout le monde se connaît, les parents de Ohm son amis avec ceux de Chalerm. On visite tout d’abord un centre d’artisanat thaï, pas franchement convaincant. Puis le palais Bang Pa-In, l’œuvre d’un roi qui a du goût. Rama V (1868-1910) a construit un ensemble de bâtiments en mélangeant les styles architecturaux : pavillon chinois (photo), demeure italienne, temple thaï.
Nous arrivons ensuite à Ayutthaya, l’ancienne capitale de Thaïlande de 1350 à 1767. Sa popularité tient à sa situation sur le fleuve Chao Phraya. Localisé sur une île du fleuve, la ville était un carrefour commercial d’importance en Asie du sud-est. L’invasion birmane va mettre fin à cette époque faste. La ville sera saccagée et pillée. Sa richesse est encore visible grâce aux nombreuses ruines et temples disséminés dans la ville.

Nous nous arrêtons tout d’abord à Wat Yai Chai Mongkhon, au sommet les gens jettent quelques pièces dans un profond puits en offrande au Bouddha. D’autres déposent des feuilles d’or sur les statues représentant le Bouddha tout autour du puits. Sur l’île Wat Phra Si Sanphet (photo) est le plus imposant des temples avec ses 3 stupas.
Ayutthaya a décidément beaucoup de charmes avec ses espaces verts d’où émergent les stupas des nombreux temples de briques rouges disséminés dans la ville.
Le mini bus est finalement la solution la plus rapide pour revenir jusqu’à Bangkok. Le trajet sur l’autoroute suspendue est étonnant, les gratte-ciels encadrent la route.


De Victory Monument nous nous rendons dans une institution typique de Bangkok : le marché de Chatuchak, l’un des plus grands au monde. Tout ce qui peut se vendre se trouve ici. Souvenirs, vêtements, déco, alimentations etc. Un capharnaüm où je suis loin d’être à l’aise. La foule est impressionnante et oppressante. Cela grouille de partout. De nombreuses échoppes proposent également de se restaurer ce qui embaume le marché de senteurs épicées.



Après cet intense éveil des sens un conducteur de minibus fou nous ramène en coup de vent à Nonthaburi.
Repas familial au restaurant avec toute la famille. Un festin encore une fois, avec des spécialités diverses et épicées : soupe de coco au crabe, diverses fritures de porcs et de boeufs etc. Après avoir perdu beaucoup de poids je recouvre mes forces ! Avec de la bière et un dessert en prime, presque trop pour mon estomac…

24.2.11

Carnet de voyage Asie 8 : joie et frayeur à Kho Tao

4 juillet : arrivé au paradis, Koh Tao
7h pas de tuktuk en vue ! On ne veut décidément pas de nous sur Koh Tao. 7h30 la situation est grave, Niels et moi, accompagnés d’un couple de français (Marie et Bernard) dans la même galère, décidons de trouver un tuktuk par nous même. Aucun ne parle anglais, mais le bon tuktuk arrive enfin. Il nous prend tous les quatre, direction le guichet d’embarquement situé en pleine brousse. On nous annonce là-bas que notre billet n’est pas valide ! Le chauffeur du tuktuk qui devait récupérer 2 personnes nous a donné 2 places, mais nous sommes 4... Après moult coups de fil du guichetier nous détenons enfin nos billets pour le paradis !
1h de bus plus tard nous apercevons enfin la mer, et le bateau ! Je me pose encore la question pourquoi le guichet pour obtenir les tickets se trouve au milieu de nul-part. Probablement pour obliger les touristes à passer par une agence de voyage...
14h, embarquement. Nous passons Koh Samui, Koh Pha-Ngan pour enfin découvrir les drôles de rochers de Koh Tao, l’île de la Tortue, et ses eaux d’une extraordinaire clarté. La grisaille c’est largement dissipée et le soleil cogne dur, gare aux coups de soleil.
10 minutes et 50B plus tard nous arrivons à Chalok Bay où nous attend le couchsurfer le plus chanceux du monde : Will, un français, patron d'un club de plongé les pieds dans l’eau ! Chalok bay est une superbe anse entourée des collines formées de gros rochers granitiques polis. Les Seychelles version Thaïlandaise. Moi et Niels ne pouvons attendre pour nous immerger dans les eaux turquoises et surchauffées de la baie. Un délice après ces 2 jours de vadrouille.
Repas devant Wimbledon : des brochettes grillées choisis sur la plage. Nous retrouvons Marie et Bernard au bar de Chalok : ambiance chaude et enivrante, mais petite soirée pour nous : fatigué alors couché de bonne-heure.

5 juillet : le véritable trésor de l'île est sous l'eau !
Niels suit des cours de plongée pour les 3 jours à venir. Je suis donc seul, pour explorer l’île à ma façon. Aujourd’hui, journée découverte des fonds marins avec masque et tuba. Pour cela on embarque dans un bateau pour faire le tour de l’île et découvrir les plus beaux spots : Shark bay, Aow Leuk, Mango bay... Les fonds sont impressionnants, la flore et la faune sont très riches et colorées ! Entre les rochers des courants de poisson nagent à contre-sens. Magique. Le décor est finalement beaucoup plus étonnant sous l'eau !

Puis visite d’une île beaucoup trop touristique et artificielle à mon goût, Koh Naang Yuan : 3 îlots reliés par des isthmes de sable (photo). Son sommet vaut quand même le coup d'oeil pour l'impressionnant panorama sur Koh Tao.

Retour au bercail avec gros coup de soleil et grosse fatigue. Nous retrouvons le couple de français pour quelques verres au bar de Chalok. Il n'est pas difficile de se retrouver, il n'y a pas grand monde à fréquenter l'île en cette saison. Parmi les spécialités locales : une liqueur de bois et une autre où la bouteille renferme un scorpion enlacé par un serpent, fort mais pas mauvais !

6 Juillet : attention à vouloir jouer les Robinsons
Grasse matinée jusqu’à 11h où je me décide à partir marcher le long de la côte et explorer les endroits les plus sauvages. Je ne vais pas être déçu de la balade... Difficile de se frayer un chemin sur ce littoral si pittoresque : les pentes sont abruptes avec beaucoup de rochers et il n’y a pas tout le temps un chemin praticable. Les immanquables bungalows ponctuent la côté mais ils sont vides en cette saison. Impression de liberté, mais attention à ne pas se casser la figure. J’atteins le cap Je Ta Gang où les cactus s’agrippent à l’escalier qui monte au cap. L’orage gronde dehors, je ne vais pas tarder à recevoir des trombes d’eau. Je quitte la côte en remontant la montagne par des routes en très mauvais état. Le coin n’est pas très rassurant, seul en pleine jungle, d’ailleurs ça va se confirmer ! En descendant sur Chalok bay, un serpent vert fluo traverse la piste juste devant moi en 3 secondes ! Pfiou 3 m plus tôt et il était sur mes pieds. Et ce n’est rien comparé à ce qui va suivre. Toujours en redescendant sur View point, j’entends un énorme bruit. A ma droite, un grand reptile fuit et se cache dans les fourrés. On m’a dit par la suite que c’était un gros lézard genre varan de Komodo. Pas du genre sympathique avec les pauvres touristes pommés en tout cas. Terrifié, il n’y a plus qu’à courir jusqu’à Chalok.


7 Juillet : Chalok Bay
Je profite du temps qui passe, toujours sans argent. Baignade dans les eaux chaudes de Chalok bay (photo). Après une heureuse nouvelle de la banque, je peux enfin envisager quitter l’île et poursuivre mon périple. Mes parents ont réussi à me transférer de l'argent par une banque thaïe grâce au système de la Western Union. Diner au restaurant Rasta sous l’orage, puis traditionnel bière au bar. Tout le monde se prépare pour le match Espagne-Allemagne de cette nuit, alors à coups de ruban adhésifs colorés, chacun montre sa préférance. Ce sera noir, jaune er rouge pour moi !
 

8 Juillet : départ, Pak Nam – Chumphon
4ème et dernière nuit à Koh Tao. On n’aura jamais resté aussi longtemps au même endroit ! Le temps est toujours suspendu sur ces eaux turquoises et un ciel uniformément bleu. Petit-déjeuner occidental (muesli, fruits et crème) quel luxe. Je quitte finalement Niels après 28 jours de voyage, pour ne pas louper mon rendez-vous à Bangkok. Nostalgie et amertume. Niels a été un formidable compagnon de voyage, amateur de cuisine de rue et de lieux épargnés des hordes de touristes. Il reste quelques jours de plus ici avant de prendre un avion pour l'Australie. J’espère le revoir, peut-être au Danemark, plus tard !
Je reprend la mer, toujours en compagnie de Marie et Bernard qui ont décidé de quitter Koh Tao le même jour que moi. Sur le continent nous arrivons encore dans un endroit sans nom (Pak Nam), isolé des locaux. Les touristes sont cantonnés au quai d’où partent les bus. Je me sépare définitivement du couple français, ils se rendent à Bangkok par le train, moi par le bus. Nos chemins s’arrêtent là, pas la même façon de voyager mais des personnes très sympathiques.
Durant l’attente du bus pour Bangkok, je m’éloigne un peu du point de débarquement pour voir le village que l’on ne veut pas nous montrer. Beaucoup de sourires des jeunes dans la rue, ça me change et remonte mon moral !
Dans le bus, je me retrouve à côté d’Ann, une irlandaise de Cork ! L’occasion de faire resurgir quelques souvenirs de mon année passée en Irlande.

Carnet de voyage Asie 7 : Sud de la Thaïlande

1er Juillet : dernier jour au Cambodge
Grasse matinée pour une fois. L’amie de Robert, une jeune cambodgienne, nous prépare un véritable festin : soupe avec poulet, légumes verts, salade épicée d’une sauce de poisson ou soja. Du poisson frit accompagné d’une salade à la mangue, oignon, ail avec beaucoup d’herbes et d’épices. Un délice. Le tout accompagné d’un autre plat de légume et du riz.
Et en dessert (pour une fois), de la pastèque !

Plus que 4h avant le vol pour la Thaïlande, le temps de visiter un site historique, témoignage douloureux de l’histoire récente du pays : le killing field de Choeung Eg. Plus de 8000 personnes ont été torturées et exécutées ici sous le régime de Pol Pot. Une pagode renferme les crânes des corps excavés sur le site. Tout autour des fosses communes des ossements et des tissus, que le temps n’a pas effacé, jonchent le sol. Sensation très inconfortable en partie à cause du guide, cynique et sans émotion.
Ce site est principalement visité par les étrangers, cette période trop récente pour les cambodgiens n'est pas enseigné à l'école. De plus, le régime meurtrier des Khmères Rouges (1975-1979) a éliminé 20% de la population, pour la majorité les élites et intellectuelles du pays. C'est pourquoi, au départ des Khmères Rouges, le nouveau gouvernement c'est formé en parti avec les anciens du régimes car peu de groupes d'oppositions étaient organisés...

Nous reprenons le tuktuk de Mr Luang pour traverser la moitié de la ville de Phnom Penh (photo 1) et nous diriger vers l’aéroport.
Nous quittons le Cambodge sous le soleil et avec une pointe de nostalgie, séjour trop court mais pays fascinant. Il semble plus facile de voyager ici qu’au Vietnam. L’anglais est beaucoup plus répandu en ville et dans les commerces. Cela simplifie grandement les transactions ! Et ici pas besoin de faire la tournée des bijouteries, le dollar est très utilisé et donc le taux d’échange est stable : 1$=4200 Réals (2010).

Arrivée à Bangkok où nous rencontrons Nara et Elly, anglaise et australienne. Deux couchsurfeuses qui communiquent avec Fati pour l’accompagner jusqu'en en Europe dans son périple autour du monde. Atterrissage à Phuket dans la tempête et grande négociation pour trouver un hébergement pour la nuit. Les prix proposés sont assez élevés. Nara et Elly décident de se la jouer chic et solo. Nous n’avons pas le même budget, nous partons donc pour Patong mais dans 2 hôtels différents.
Les aventures sont loin d’être finies. Le chauffeur du minibus est absolument incapable de trouver l’adresse de nos hôtels. Il stoppe à tous les commerces pour demander le chemin et passer des coups de téléphone.
2h du matin arrivée à l’hôtel. Une simple chambre pour 3, à 9$ la nuit par personne ! Ripp off

2 juillet : Patong
Il pleut et pleuvra toute la journée. Après avoir retrouvé les filles, nous passons un moment dans un resto australien pour le petit-déj avec musique choisi par les clients.
Moi et Niels essayons de longer la côte sous les trombes d’eau. Enfin j’ai quand même réussi à me baigner ; l’eau est très chaude malgré le temps.
Perte de ma carte bancaire qui m’annonce une dure soirée de galère. En retirant des baths à l'aéroport de BKK, j'ai du l'oublier dans disrtibuteur... J’ai traversé et retraversé la ville pour trouver un lieu afin d’appeler la banque et mes parents.
Fati nous quitte ce soir : décidées à fuir le mauvais temps, les filles vont jeter leur dévolu sur Koh Samui. Après 3000km parcouru ensemble elle aura été une agréable camarade de voyage même si elle est parfois un peu speed. A vouloir tout visiter on ne profite pas toujours à fond des lieux que nou traversons ! Un voyage c'est prendre son temps pour en apprécier tous les instants comme nous à enseigné Robert. Ses décisions trop rapides ont quelquefois pressés notre pas... Bonne continuation Fati !
Niels et moi sommes bien décidés à fuir cette île à tout prix également.
Patong est loin de mon idéal : une des plus grandes stations balnéaires d'Asie du Sud-est (heureusement vide à cette saison, et on le comprend avec le déluge qu'il y a dehors). Hôtels, bars, boîtes, s'alignent dans une urbanisme douteux. Patong ou le royaume de l’artificiel et des plaisirs : thaï massages et plus… La décision de venir ici n'était pas vraiment la mienne !


3 juillet : Arnaque à Surat Thani, 3782km
Grasse matinée et réservation sur le tard de nos tickets pour Koh Tao malgré mon problème d’argent. Niels a choisi cette île car il rêve de faire de la plongée. Koh Tao est réputé comme l'un des spots le plus exceptionnel et le moins cher dans le monde pour ce sport. La description qu’en fait le guide est plutôt plaisante ; petit îlot paradisiaque qui comprend tout ce que chacun peut chercher : montagne couverte de jungle, plages de sable fin, eau cristalline… Et surtout pas de stations balnéaires tapageuses comme on a vu. C’est prometteur. Mais le bus part dans 30 minutes et le paradis n’attend pas ! Le temps de tout paqueter dans le sac à dos et de prendre un petit-déj au lance-pierre, nous quittons Koh Phuket sous le soleil. Dommage, cette île avait surement beaucoup plus à offrir.
Cette fois le bus est plus que confortable et sans musique traditionnelle assourdissante ! La route est belle et les paysages magnifiques : si verts et si boisés. Oublié les rizières à perte de vue, place aux palmeraies et plantations tropicales. L’horizon est ponctué par les étranges formations karstiques au relief impressionnant comme à Phang-Nga. Les mosquées colorées font leur apparition dans les villages traversées. Le meilleur trajet en bus depuis le début du voyage.
Nous arrivons en soirée dans la ville de Surat Thani où nous attend notre bateau de nuit. Nous profitons d’une pause avant l’embarcation pour manger au marché nocturne (photo). Profusion de couleurs et de senteurs qui émoustillent les papilles. Nous mangeons pour 25 baths une soupe de noodles sucrée et épicée avec viande et cacahuètes. La pluie commence à tomber donnant un peu de fraîcheur pour la nuit.
Nous revenons à l’agence de voyage où nous a déposé le bus pour apprendre que le ferry ne part pas ce soir ! Re galère. Un type nous conduit dans un hôtel pourri pour 140B chacun, en nous promettant de nous reprendre demain pour aller à l’embarcadère !!!

Carnet de voyage Asie 6 : le Cambodge

28 juin : Siem Reap, 3033km
Un bus nous attend de bonne heure (comme d’habitude) pour nous conduire à Siem Reap, juste 6h de route pour se rendre de l’autre côté du Cambodge ! Petite ville de province artificiellement propre et tranquille près des temples prestigieux d’Angkor. La ville vit évidemment du tourisme bien que les rues paraissent bien désertes hors saison. Nous marchons dans le centre-ville et découvrons le temple bouddhiste de Siem Reap. Cela change radicalement du Vietnam. Ici couleur, exubérance et richesse forment un ensemble très hétéroclite de bâtiments et galeries.
Nous faisons la connaissance d’un jeune étudiant-moine qui s’intéresse aux étrangers pour pratiquer l’anglais. Son destin est bien loin d’envier les européens. Il faut 5 années d’études pour devenir moine. Méditation, apprentissage du bouddhisme bien sur, mais aussi cours d’anglais constituent son apprentissage. Notre venue a peut-être permis de rompre son quotidien. Paradoxalement son rêve d’avenir n’est pas de devenir moine. Après une dizaine d’année passée au temple il désire simplement aider les autres et enseigner la sagesse. Devenir moine n’est pas un repli sur soi, mais un moyen de s’intégrer dans une société où l’individu a beaucoup moins de place qu’en Europe.
Le soir venu nous rencontrons Phil, couchsurfeur australien installé au Cambodge pour poursuivre sa carrière de pilote d’hélicoptère. Survoler les temples d’Angkor tous les jours pour les touristes, c’est juste incroyable. Il nous donne le maximum de conseils pour profiter à fond de la visite des temples demain. Pendant ce temps c’est le déluge dehors (Photo 1). Une pluie diluvienne comme j’en ai rarement vu. En quelques minutes tout est inondé, même l’intérieur des restaurants. Premier essai du Poncho sous la douche cambodgienne, efficace.
Nous testons la gastronomie Khmère, très bon mais l’addition est salée : 3$ ! Siem Reap est sans aucun doute la ville la plus chère du Cambodge !

29 juin : les temples d'ANGKOR
Levé à 4h15 du matin pour savourer les premiers rayons du soleil sur les pierres d’Angkor. Notre tuktuk réservé la veille ne vient pas, il ne nous faut pas plus de 10 minutes pour embarquer dans un autre, ils circulent même en pleine nuit !
A l’aube l’ombre des temples est étonnante, on ne sait pas trop où on marche, les voies pavées sont défoncées. Et le soleil fait bientôt apparaître l’œuvre grandiose et gigantesque d’une civilisation de génies.
Angkor n’est pas constitué d’un seul temple, mais des milliers !!! 2000 temples éparpillés sur plusieurs dizaines de kilomètres carrés forment le « complexe d’Angkor » où vivait 1 millions de personnes au 15e siècle.
Peu de mots pour tout décrire, cet ensemble figure parmi les plus grandes constructions humaines jamais réalisées. Ce qui est stupéfiant n'est pas uniquement la grandeur du site mais également la qualité des constructions. Chaque pierre parmi les milliers, voir millions utilisées est sculptée (Photo 2, détail d'Angkor Wat)! Les détails, bas reliefs, sculptures et peintures donnent véritablement l'ampleur du savoir-faire des khmères. La prospérité du peuple Khmère tient tout d'abord à la maîtrise de l'eau. De nombreux canaux et retenues (les barays) ont permis d'assurer des rendements agricoles capable de nourir une telle population, et pas exclusivement agricole ! Il a fallut nourir des milliers d'ouvriers pour construire ceci.


La période khmère s’étant du IXe au XVème siècle pendant lesquels les rois se sont succédés apportant leur religion.
Les premiers temples (IXe siècle) suivent la cosmologie Hindouiste, puis les influences bouddhistes (vers 1180 puis 1350), ce qui marque le style architectural des temples. La ville sera mystérieusement abandonnée vers 1430 et enseveli sous la forêt.

Angkor sera redécouvert du grand public (surement pas des locaux) lors de la colonisation de l'Indochine par les français. En 1871, le naturaliste Henri Mouhot explore la région et fait le récit de ses découvertes qui devriendront célèbres dans le monde.


Nous visitons tout d'abord Angkor Wat, temple le plus connu et le plus grand des temples, véritable montagne de pierre sortant du couvert végétal. Il est constitué de 3 enceintes carrées qui s'élèvent progressivement jusqu'au sanctuaire central et sa tour culminant à 58m au dessus du sol.

Le temple de Bayon (mon préféré, photo 4 ci-dessous) est encore plus étonnant. D'apparance plus modeste (150m de côté), c'est en fait un véritable labyrinthe de couloirs et galleries sur plusieurs niveaux, en raison de l'incroyable complexité de son plan. Il est troublant par les nombreux visages qui ornent ses tours.

Bon je ne vais pas tous les faire, il existe une bibliographie assez abondante sur le sujet !

Le soir rendez-vous avec Phil pour une soirée bière et billard.



30 Juin : retour à Phnom Penh, 3347km
Après 6 heures de bus en brousse, retour à Phnom Penh où nous attend Robert. Il nous prépare une soirée barbecue avec ses amis. A 8 sur le tuktuk de Mr Luang, on se rend dans un petit boui-boui où une grande table est dressée. Grande tablée pour d’autres expatriés australiens et Caroline, une couchsurfeuse anglo-australienne.
Repas délicieux : du bœuf assorti à de multiples assaisonnements. Encore de nombreuses rencontres et des parcours différents. Soirée arrosée de nombreuses bières et boissons locales.

20.2.11

Carnet de voyage Asie 5 : le delta du Mékong

26 juin : le delta du Mékong, 2439km
Réveillé à 6h30 avec un sacré mal de crâne. La déshydratation liée à l’alcool sous les tropiques est accentuée avec la chaleur.
Rendez-vous au célèbre Sinh Café pour un tour dans le delta du Mékong. Pour une fois nous avons réservé un trajet «tout compris» dans une agence de voyage afin de visiter le delta et traverser la frontière cambodgienne sans encombre. Nous arrivons à Cái Bè, dominé par son église catholique, pour prendre le bateau. Visite très touristique du delta où on nous fait découvrir l’artisanat et la gastronomie locale : thé au miel, caramel au coco, riz soufflé etc. On se suit à la queue-leu-leu derrière les comptoirs pour touristes. Déplorable.
Je fais toutefois la connaissance de 4 français venant d’arriver au Vietnam et qui commencent un stage à l’hôpital de Saïgon. Nous déjeunons sur l’île du Sinh Café avec animation musicale et crocodile du delta !
Après cette balade fluviale nous débarquons à Vĩnh Long pour reprendre la route qui nous mène à la frontière cambodgienne. Et oui le Cambodge c’est pour demain !
En chemin le bus s’arrête, nous traversons le principal bras du Mékong en ferry. Sous un ciel gris menaçant, les ombres des gros cargos sur le fleuve sont vraiment fantomatiques. On se rend compte ici de l'importance vitale du fleuve pour l'économie de la région. Les gros nuages noirs annoncent la fin de notre périple au Vietnam. Nostalgie et inquiétude pour la suite du voyage.
Sur l’autre berge Long Xuyên, grande ville du delta. La route est maintenant rectiligne jusqu’à Châu Đốc. Seul les très nombreux ponts viennent agrémenter le trajet : grosses secousses à chaque passage. A mesure que l’on avance le brouillard se fait de plus en plus dense et l’atmosphère très enfumée. Rien de naturel, les rizières brûlent une nouvelle fois, pour le plus grand malheur de nos poumons.
Arrivé à notre hôtel à Châu Đốc, Fatima nous fait sa crise car elle ne veut pas donner son passeport à la réception, elle aura finalement à faire à un policier assez troublé qu’on le dérange pour si peu ! Grosse fatigue qui nous fait coucher à 21h pour une fois.


27 juin : la remontée du Mékong jusqu'au Cambodge, 2719km
Réveillé tôt, 6h, pour visiter les villages traditionnels le long du fleuve. On embarque sur des pirogues pour se diriger vers un village flottant : des maisons posées sur l’eau qui vivent principalement de l’aquaculture. Les cages à poisson sont sous les maisons comme dans à Halong. Puis visite d’un village Cham sur le bord du fleuve. Les Chams sont un peuple venu d’Indonésie il y a longtemps, ils sont donc musulmans et les femmes portent le voile. Ils semblent vivre de la vente d’étoffes et de tissu encore fabriqués de manière artisanale. Les maisons sont sur pilotis et portent la marque du niveau des crues annuelles. Les pieux des maisons sont rectangulaires pour empêcher les serpents, je reste sceptique. Notre fameux guide qui nous hurle chaque phrase 3 fois (Don’t forget anything in the bus !) nous sépare du groupe restant au Vietnam.
Je quitte les français en stage à Saïgon, furtive rencontre comme d’habitude et donne mon dernier billet de 20 000D à la meneuse de notre embarcation. Maigre consolation pour des femmes s’éreintant à promener les touristes sur le fleuve. Puis nous embarquons une nouvelle fois pour nous perdre dans les méandres des multiples bras du fleuve.
1h30 d’attente à la frontière pour faire le visa cambodgien dans une petite cabane sur pilotis, stressant et épuisant. En plus de cela, la faim commence à se faire vivement sentir. J’ai donné l’argent de mon déjeuner et il ne me reste plus que des dollars en poche. Il faudra donc attendre le Cambodge pour échanger de l’argent. Nous changeons de bateau et de drapeau : pavillon Cambodgien !
Nous allons attendre de longues heures dans cette jonque aménagée. Chacun s’occupe comme il peut et s’approprie le petit espace de notre embarcation, c’est aussi l’occasion de faire le bilan sur ce premier pays traversé.
A peine deux semaines pour découvrir ce pays sur plus de 2000km, c’est court ! Trop court. Malgré tout, les paysages traversés et les gens rencontrés resteront des expériences inoubliables. Ce pays socialiste reste encore peu visité des étrangers. Même dans les lieux les plus touristiques, la foule était rare, privilège de voyager hors-saison à condition de supporter les 37°C journaliers ! Voyager au Vietnam n’est pas facile. Tout d’abord à cause de la barrière de la langue. Même en ville, peu de vietnamiens parlent anglais. Seul le personnel des hôtels et restaurants comprennent le minimum et encore … Nous avons également renoncé à prendre les transports locaux. Notre expérience à Halong en minibus nous a refroidit. Mieux vaut négocier un ticket de bus dans une agence de voyage pour être assuré d’un minimum de confort et de ponctualité ! Une certitude : à refaire pour explorer d’autres lieux magiques que nous n’avons pu visiter.
Nous regardons le Cambodge d’un œil encore distant, les rives semblent encore plus pauvres que celles du Vietnam. L’élevage semble plus important mais les bêtes n’ont que la peau sur les os. Les sourires et les signes de la main sont pour l’instant les seuls contacts que nous échangeons avec la population locale. Les temples tous dorés contrastent avec la pauvreté, cela rompt la monotonie du paysage.
Enfin après plus de 6h de navigation nous atteignons une berge sous une pluie battante. Arrivé au milieu de nulle part, dans la boue, apparemment dans la maison du propriétaire de l’embarcation. Nous sommes accueillis par un drôle de chauffeur de mini-bus qui semble s’amuser de trouver des touristes complètement déboussolés, ne sachant pas à quoi s’attendre. Plus que quelques heures et nous arriverons à Phnom Penh. La belle route bitumée du début se transforme en cauchemar à cause des travaux.
Première impression du pays biaisée par le temps. La poussière s’est transformée en boue alors évidemment l’image est peu reluisante. L’horizon laisse entrevoir de larges espaces déboisés qui semblent à peine cultivés. Tous les 10 km d’immenses temples aux toits d’or apportent une note d’exubérance parmi les teintes vertes et grises du paysage. Les habitations sont toutes sur pilotis alors que les rivières semblent loin. Doit-on s’imaginer cette plaine totalement submergée à la saison des pluies ?
Arrivé à Phnom Penh en partie inondé sous 5 à 10 cm d’eau. Nous essayons notre premier tuktuk, cette cariole poussée par une mobylette très populaire en Asie mais inconnue au Vietnam.
Il nous embarque avec peine jusqu’à notre prochaine adresse : la rue 111 ! Phonm Penh doit-être la seule ville au monde à ne pas avoir de nom de rue. Alors pour s’y retrouver il y a des numéros, c’est somme toute assez pratique.
Affamé, le petit-déjeuner matinal est descendu depuis longtemps et épuisé, nous rencontrons Robert, couchsurfeur australien d’une cinquantaine d’année. Ce businessman a pas mal baroudé et a traversé l’Asie du sud-est en vélo (Singapour-Cambodge). J’avoue que je ne demande qu’à manger et à trouver un repos bien mérité. Mais l’accueil chez un habitant n’est pas l’hôtel ! La rencontre avec nos hôtes nous obligent à nous adapter et à échanger même si on n’a pas trop la tête à ça après une journée d’aventure. Les rencontres sont l’essence même de notre voyage alors on oublie sa fatigue et on passe du temps à discuter.
Très attendu dîner dans un restaurant cambodgien, peu différent de la cuisine vietnamienne à part le prix, la soupe de noodles est à 6000 real ici (1,5$ alors que 40 000D au Vietnam, 2,2$).
Le sommeil ne se fait pas attendre après cette dure et longue journée. Repos de roi dans un petit palace très confortable au 7ème niveau d’un immeuble dominant la capitale.

Carnet de voyage Asie 4 : Đà Lạt et Saïgon

24 juin : Đà Lạt, 2029km

Une nouvelle nuit mouvementée dans le bus pour arriver à Nha Trang, grande station balnéaire du sud-Vietnam. L’arrêt sera court : une heure, avant de s’embarquer sur le fantastique route de montagne vers Dalat. La route est en partie défoncée sur la première partie du trajet. Nombreux travaux et terrassements, les vietnamiens ne font guère attention à leur environnement. Mon oeil de géographe constate l’érosion massive des versants qui laissent apparaître cette terre rouge caractéristique des sols tropicaux.
Arrivé sur le plateau nous traversons une forêt de serre, cette montagne est le jardin du pays grâce à un climat doux toute l’année ! Les français ont construit cette station d’altitude pour fuir la chaleur du delta du Mékong. Mais Dalat ne nous réserve pas le meilleur. A peine arrivé, c’est la galère pour trouver un hôtel, beaucoup de perte de temps dans une ville où nous allons rester qu’un après-midi ! Pas grand-chose à faire en ville, les travaux couvrent le centre-ville de poussière et de boue et le lac central est à sec.
Il y a finalement beaucoup plus à voir dans les environs, en partant on découvre de propres et agréables quartiers surplombant des vallées cachées dans des forêts de pin. Magnifique avec l’horizon des sommets surplombant le plateau.




25 juin : Saïgon, 2339km
Nous quittons Dalat pour la très longue route pour Saïgon. Paysage magnifique et route défoncée, très drôle. Cela ressemble souvent plus à une piste qu’à une route. Dommage que le bus ne s’arrête uniquement dans les endroits les plus chers. Premier stop : un centre commercial super clean, réservé à l’upper class vietnamienne ! Il semble qu’il n’y est pas de juste milieu entre les boui-bouis que l’on trouve dans la rue, fréquentés par la plupart des vietnamiens et les supermarchés pour riches. Deuxième stop dans un parc animalier bling-bling et son restaurant chicos. Niels et moi passons notre chemin, on essaiera de déjeuner moins cher ailleurs.
Nous descendons lentement le plateau en même temps qu’augmente la température. Des clochers d’église font leur apparition. L’héritage français a-t-elle laissé une ferveur catholique en Cochinchine ? Saïgon 44 km, la zone urbanisée commence ici et il nous a fallu plus de 2h pour arriver en centre-ville ! Les déplacements sont chaotiques et les premières grosses averses de notre voyage n’arrangent rien. Comment les grandes entreprises peuvent elles s’installer là ?
Arrivé à Saïgon, 8 millions d’âmes suspendues aux caprices du Mékong. Saïgon est la capitale économique du Vietnam et ça se voit ! Tours d’affaire, grand restaurants et beaucoup de touristes. Le Vietnam est véritablement coupé en deux entre le nord et le sud. L’Histoire a établit une division culturelle (la langue vietnamienne est sensiblement différente au Nord et au Sud) ainsi qu’économique. Les principes capitalistes se sont bien implantés au sud lors de l’occupation américaine ce qui explique la position commerciale de Saïgon aujourd’hui.
Ce soir nous dormons chez une célébrité : le 2ème plus grand couchsurfer de la planète ! Amériques, Europe, Asie, Adam a passé 5 ans de sa vie à voyager. Une vie de vagabond selon les rencontres et les opportunités. Il vit en colocation avec Steven et une autre amies, tous anglais et profs d’anglais ! Il n’est vraiment pas compliqué de trouver un job à l’étranger quand on parle la langue de Shakespeare.
Après les présentations nous allons passé la soirée dans le pub local, juste la porte à côté. Nous n’avons même pas la peine de nous reremplir les verres de bières, les serveuses le font à notre place. Les sauts de glace se vident sans que nous nous en rendons compte…
On prend finalement goût à cette ville malgré toutes les craintes que nous avions. Les européens ont ici un sacré mode de vie. Vivre de voyage, de rencontres, de plaisirs, ça laisse rêveur.