Après une longue hésitation, des amis m’ont convaincu de publier mes carnets de voyage. C’est donc ici qu’ils prendront place, au moins ce blog servira à quelque chose ! Ces carnets sont issus des notes que je prends presque quotidiennement en voyage (souvent dans les transports) et relatent les expériences heureuses ou malheureuses, les moments partagés avec les rencontres de passages, les visites etc. C’est ainsi l’occasion pour vous de découvrir ce qui se cache derrière les beaux clichés que je peux ramener. La réalité est souvent plus dure ! Je m’attarde souvent à décrire et raconter l’histoire des lieux et villes que je traverse ainsi que la personnalité des personnes que je rencontre et la vie quotidienne du backpacker.

Que ces récits servent d'expériences à tous les voyageurs itinérants comme moi qui aiment parcourir le monde.

30.7.08

Enjeux et lutte d'influence en Asie Centrale

Quoi de plus naturel pour un géographe curieux de s’intéresser aux lieux les plus méconnus et reculés de notre système-monde ? Union Européenne, Chine, Russie, Moyen-Orient font régulièrement la une de l’actualité, oui mais il y a quoi au milieu ? Voici donc le cœur de cet article en même temps que le cœur du continent Asiatique. Parcouru par les mongols puis conquis par l’Empire Ottoman, ces territoires furent ensuite intégrés à l’Union Soviétique. La chute de l’URSS accouchera du Kazakhstan, de l’Ouzbékistan, du Turkménistan, du Tadjikistan et du Kirghizistan. Ces jeunes pays caractérisés par un enclavement handicapant sont indépendants depuis bientôt 20 ans mais encore soumis a de fortes influences étrangères car ils sont le point de contact entre la Chine, la Russie et le Moyen-Orient et possèdent des ressources très convoitées !


Entre tradition et modernité : les nouveaux quartiers d'Ashgabat (en haut) et la place Registan à Samarcande (en bas)



I Enjeux et puissances mondiales autour de l’Asie Centrale
L’Asie Centrale est une région stratégique car elle constitue un carrefour énergétique entre les ressources du Moyen-Orient et de la Caspienne et les foyers de consommation Européens, Russes et récemment Chinois ! La Russie qui possédait l’intégralité des ressources autour de la Caspienne voit peu à peu celles-ci lui échapper. En effet le gaz et le pétrole constituent un moyen d’acquérir une certaine indépendance pour l’Azerbaïdjan, l’Ouzbékistan, le Turkménistan et le Kazakhstan. Ainsi l’entreprise américaine Chevron a acquit 50% du gisement de Tenguiz au Kazakhstan en 1993 et fait concurrence à Gazprom le leader mondial russe dans le transport et la production de gaz. La Russie qui contrôlait tous les oléoducs des nouveaux pays indépendant souffre maintenant de projets court-circuitant le passage sur son territoire. La perte d’influence est notable et les anciennes républiques soviétiques ouvrent peu à peu leur marché aux consommateurs Européens, Etats-uniens et chinois. Chaque puissance tente donc d’échanger directement avec les pays pétroliers et gaziers en élaborant de nombreux projets d’oléoducs contournant la Russie (notamment par la mer Caspienne vers les pays du Caucase). Carte « Grand jeu » autour du pétrole et du gaz.
Cependant la Russie reste l’acteur économique majeur dans la région car elle détient 25% du marché du gaz européen et sait se faire entendre comme lors de la crise du gaz en 2006 avec l’Ukraine.

Dés le démantèlement de l’URSS, l’Europe a essayé de s’intégrer dans le développement des Républiques d’Asie Centrale par des grands projets de rénovation des infrastructures de transport ne passant pas par le réseau Russe. L’Union Européenne lance en 1993 le projet Transport Corridor Europe-Caucasus-Asia (Traceca). Ce corridor Eurasien est censé développer des relations économiques et diplomatiques de tous les pays d’Asie Centrale directement avec l’Europe notamment par une intégration douanière entre ces pays. De 1996 à 2006, 15 projets ont été financé par divers banques internationales (la Banque Mondiale, la Banque Asiatique au Développement, la Banque Islamique au Développement et la Banque Européenne de reconstruction économique) à hauteur de 160 millions d’euros.

Les Etats-Unis sont de plus en plus présent en Asie Centrale par leurs investissements dans la région mais aussi par leur présence militaire omniprésente depuis 2001. La guerre contre le terrorisme a été la raison principale d’accord militaires avec la première puissance mondiale, d’autant plus que le Mouvement Islamiste d’Ouzbékistan (MIO) est de mieux en mieux implanté dans la région. Les aides financières des Etats-Unis contribuent au développement économique des populations et constituent une présence stabilisatrice pour les toutes nouvelles républiques en voie de démocratisation de l’ex-URSS. . L’intérêt des Etats-Unis est donc triple : la maîtrise de l’Asie Centrale est bien sur un poste d’observation (militaire) stratégique entre la menace Iranienne, la puissance Russe et l’arrivée de la Chine sur la scène internationale tout en ayant la main sur des ressources énergétiques majeures et en fournissant une aide intéressée en s’immisçant dans la politique intérieur de ces pays !


II Des jeunes Républiques aux intérêts partagés
L’Asie Centrale est une mosaïque culturelle et linguistique d’une grande diversité où se mélange russes, allemands, population de langues turcophones et persanes (Tadjik) - voir carte des groupes ethniques en Asie Centrale. Mais la chute de l’URSS et l’indépendance politique donnée aux nouvelles républiques a profondément bouleversé ces sociétés par le découpage territorial opéré et par les différentes politiques nationales. De nombreuses populations se sont retrouvées en minorité dans leur nouvel état et la paix qui régnait entre les diverses communautés a fait place à de nombreuses tensions. A Tachkent, ville multi-ethnique, le gouvernement Ouzbèk a prit soin d’unifier le pays et de nombreuses minorités sont partis en Russie ou aux Etats-Unis après la multiplication des actes xénophobes. Les kirghizes constituent tout juste la moitié de la population du Kirghizistan et seulement 25% dans la capitale Bichkek au nord du pays. Après 1991, de nombreux mouvements de populations ont animées la région, près de 600 000 russes et allemands ont quitté le Kirghizistan et le Tadjikistan et de nombreuses minorités se sont déplacées.
Les tensions sont palpables entre les différents états et notamment à causes de différents territoriaux. L’exemple le plus significatif est le découpage de la vallée du Ferghana où les frontières kirghizes, ouzbèks et tadjiks s’imbriquent de façon complexe avec de nombreuses enclaves sans tenir compte aucunement des données naturelles ! Les 2 pays bordant la Chine ont également dus céder une partie de leur territoire au géant asiatique pour intégrer les populations ouïgours à la province du Xinjiang.

La question des ressources en eau est également un enjeu vital pour ces pays arides. Et c’est sur cette ressource que les rapports de force s’inversent. Le Kirghizistan et le Tadjikistan, fortement dépendant des autres républiques pour leur apport énergétique, constituent des châteaux d’eau d’où naissent 2 rivières majeures qui irriguent les plaines d’Asie Centrale : l’Amou-Daria et le Syr-Daria. Ces 2 cours d’eau ont été intensément aménagés pour permettre l’accroissement des surfaces irriguées durant l’époque soviétique. L’Ouzbékistan est ainsi devenu le 4ème producteur mondial de coton et les 4 autres pays produisent des cultures maraîchères en plein désert. Mais aujourd’hui l’Amou-Daria et le Syr-Daria n’arrivent même plus à leur embouchure en mer d’Aral tellement les prélèvement furent excessifs. Dans les années 60 le gigantesque canal de Karakoum fut construit à partir de l’Amou Daria pour irriguer les plaines du Turkménistan qui voulait lui aussi sa part de « l’or bleu ». Ce canal constitue un prélèvement de quelques 11 milliards de m³ d’eau chaque année dont 50% est perdue faute d’entretien du canal ! La mer d’Aral a ainsi perdu 80% de son volume depuis 1960. Depuis 2005 un barrage à permis de faire augmenter la hauteur d’eau de 30 à 38 mètres dans la petite Aral en territoire kazakh, mais le gouvernement de Tachkent ne semble pas près de limiter sa consommation en eau au profit des champs de coton. Le Tadjikistan essaie pourtant de promouvoir une gestion commune avec ses voisins des ressources hydriques de la région notamment lors d’une conférence internationale sur le thème de l’eau qui c’est tenu dans la capitale en 2003.

Malgré de grandes disparités politiques et économiques les états d’Asie Centrale essaient de promouvoir une intégration régionale à travers l’Organisation de coopération de Shanghai qui les réunissent (excepté le Turkménistan) à la Russie et à la Chine. Mais des divergences subsistent sur le sens à donner à cette organisation selon les pays : une coopération économique ou militaire ? Reste à savoir comment les nouveaux états indépendants vont réussir à faire entendre leur voix face aux deux géants russe et chinois !


L'Asie Centrale : Un espace pluriel et convoité



Les Républiques d’Asie Centrale sont au cœur des grands enjeux du continent à savoir la gestion de leurs ressources naturelles, ou la montée de l’islamisme radicale. Les sociétés se transforment tout autant que les villes à l’image des richesses de Riyad ou Dubaï par des constructions modernes et futuristes délaissant l’héritage russe dans les pays rentiers de ressources naturelles. Les tensions entres communautés ne font pas oublier que la démocratie mettra du temps à s’implanter pour que les différents peuples et religions vivent ensembles sans s’affronter. Ce sont également des pays aux économies fragiles et non durables (pétrole, cultures) qui vont devoir s’adapter pour s’intégrer au mieux, malgré l’enclavement, au marché mondial. Le défi du développement humain n’est pas encore relevé malgré l’émergence d’une classe opulente enrichi grâce aux ressources du sous-sol !

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4.7.08

Devenir des terres maories autour du traité de Waitangi

Les douces collines verdoyantes baignant les eaux tièdes de la Bay of Islands n'ont pas toujours été aussi calmes. Le Northland est une province heureuse où le temps semble s'être arrêté et il semble bien loin le temps des conflits territoriaux et des évènements qui ont animés cette région de Nouvelle-Zélande considérée comme "le berceau du pays". En effet, quasiment toute l'Histoire du pays est gravée dans la mémoire du Northland de l'installation de la 1ère colonie aux revendications du peuple maori en passant par l'établissement du premier gouvernement à Russell.


Le Nord du pays devînt tout d'abord la terre des Maoris avant de connaître les premières installations permanantes d'Européens en 1769 après le passage du navigateur James Cook dans la Bay of Islands (La Nouvelle-Zélande fut découverte par le hollendais Abel Tasman en 1642 qui séjournera 3 semaines dans l'île du Sud au cours desquelles une altercation avec des maoris coûta la vie à 4 de ses hommes). Commence alors la tumultueuse cohabitation entre les indigènes et les nouveaux venues : les pakehas. Même si les européens ne se pressaient sur cette terre du bout du monde, les quelques milliers de pakehas allaient bouleverser la vie des 120 000 maoris (en 1769) avec l'apport de maladies exogènes et des armes à feu. Les maoris sont une société perpétuellement en guerre et l'introduction des armes à feu va provoquer un véritable massacre lors des guerres des mousquets dans les année 1820.

Devant la nécessité de rêgler légitimement le droit de la Terre dans la colonie et la conqurance croissante avec les autres puissances coloniales (états-uniennes et française), le gouvernement britannique allait sceller pour longtemps l'avenir du pays par le Waitangi treaty. Ce document fondateur fut signé entre quelques colons britanniques et 45 chefs maoris dans la Bay of Islands le 6 Février 1840. Le traité circula ensuite dans tout le pays pour être signé par 500 maoris. Cet acte devait garantir la souveraineté britannique sur la Nouvelle-Zélande en protégeant les intérêts maoris. Cependant le traité souffra d'un profond désaccord d'interprétation entre anglais et maoris, la version traduite du texte en maori ne signifiant pas les intentions des anglais et ce qui aboutit finalement à la réduction des terres maoris. Après des années d'études des 2 versions du traité, il ne semble pas que l'intention des colons étaient de tromper les maoris mais que la notion de terre et de propriété était si différente entre les 2 sociétés qu'elle conduit à 2 interprétations différentes. (Lire le Traité)

La pression foncière s'intensifia avec l'arrivée continue de migrants britanniques à qui le gouvernement accordaient des propriétés en dépit des terres maories, c'est pourquoi une véritable guerre territoriale éclata en 1860. Quand l'oppositon maorie s'effondra 9 ans plus tard le gouvernement confisqua 12 000 km² de terres et anima pendant longtemps l'injustice vécue par les autochtones.

Les terres des maoris ont été largement confisquées et c'est pourquoi le tribunal de Waitangi traitant des confiscations territoriales maoris fut créé en 1975. Il s'appuie toujours sur les articles du traité pour évaluer les préjudices fait aux maoris qui ne seraient pas en accord avec le traité. Les réclamations maories furent crucial dans le domaine de la pêche après que des lois draconiennes sacrifièrent une partie des pêcheries du pays au profit de la protection de l'environnement (La Nouvelle-Zélande a aujourd'hui des ressources marines les mieux protégées du monde). Les maoris réclamèrent le droit de bénéficier de quotas supplémentaires pour faire vivre certaines communautées très dépendantes de la mer particulièrement dans le Northland et les Marlborough Sounds.


Les maoris en Nouvelle-Zélande

80% des maoris vivent en ville principalement à Auckland qui compte 25% de la population maorie du pays ainsi que dans les villes du Waikato et de la Bay of Plenty. Cette minorité est historiquement présente dans l'île du Nord par où ils arrivèrent en Nouvelle-Zélande. La proportion des maoris dans la population est la plus importante dans la région la plus isolée et la moins mise en valeur par les européens : Gisborne où presque un habitant sur deux est maori. Depuis les années 80 la population maorie semble quitter les grandes villes pour retourner dans leur contrée ancestrale, Gisborne et le Northland enregistre le plus grand nombre de retour.

Etude précise de la démographie maorie en 1991
Découvrir le site de Waitangi

Localisation de la Bay of Islands

30.6.08

Des îles oubliées par le temps

Le parc national Canaima au Vénézuéla et ses célèbres Tepuis

Imaginez un monde vierge, fantomatique, protégé de toute action humaine et encore partiellement inexploré... Un monde perdu en somme suspendu entre ciel et terre. Les immenses montagnes à sommet plat de l'Est du Vénézuéla, appelées tepuis, constituent des ensembles écologiques uniques où le temps semble s'être arrêté depuis longtemps. Ces tepuis culminent jusqu'à 1500 mètres au dessus de la jungle et sont formés de grès induré datant de 1,8 milliard d'année et qui sont restés en relief avec l'érosion différentiel. Les sommets des tepuis n'ont ainsi plus de contact avec la surface du sol depuis des millions d'années.
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Les conditions tellement particulières qui rêgnent sur ces impressionnantes tables et leur isolement ont favorisés l'apparition d'une flore unique dont 50% est endémique (elle existe ici et nul par ailleurs)! Le climat au sommet des tepuis est frais et hyperhumide avec des gels nocturnes, une mer de nuage enveloppe régulièrement les montagnes. Mais le sol est très pauvre et ne constitue qu'une fine pellicule sur les roches très dures. Dans de si rude condition, la faune et la flore est pauvre et très adapté au milieu. La surface des tepuis ressemble à un labyrinthe minéral au prise avec le vent et l'eau qui y ont formé d'étranges formes de relief. Nombreuses espèces de mousses, lichens ainsi que des orchidées forment la composition végétale de cette niche écologique unique.














La surface des tepuis







Pendant longtemps inexplorés, les tepuis ont finalement révélé une partie de leurs secrets en 1884 quand 2 intrépides explorateurs britanniques ont atteint le sommet du tepui Roraima à la frontière entre le Vénézuéla, la Guyana et le Brésil : Everard im Thurn et Harry Perkins. Leur ascencion et leur découverte va d'ailleurs inspiré l'auteur Conan Doyle qui y situera son Monde Perdu (The Lost World en 1912) où aurait survécu les dinosaures. Certaines de ces tables de pierre n'ont encore jamais été explorées et cachent encore leur environnement unique et iréel ... Avis aux amateurs!!!
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Le mont Roraima

Informations complémentaires :
Mount Roraima: an Island Forgotten by Time by Lindsay Elms
L’ascension d’un journaliste au mont Roiraima

16.6.08

Le Cap Cod : les enjeux d'un parc national périurbain

D'après l'article de Claire Leduc parut dans l'Information géographique n°4, 2005 : Entre devoir de préserver et droits d'user, compromis territorial sur la côte mégalopolitaine.


Loin des vastes étendues sauvages et peu habités des grands parcs nationaux de l'Ouest Américain, de nouveaux espaces de préservations ont vu le jour dans les années 60 mais soumis à des contraintes très particulières car ces parcs sont pour la plupart des littoraux très urbanisés de la côte mégalopolitaine. C'est en particulier le cas du Cap Cod, cette longue péninsule au Sud de Boston maintenant protégé par le Littoral National (LN). Comment la préservation du parc naturel du Cap Cod, espace soumis à une forte pression humaine, peut-elle répondre aux enjeux de préservation et d'aménagement des multiples acteurs impliqués ?


Tout d'abord quel est le contexte de création du parc et son but ?
Le Cap Cod est une longue flèche sableuse qui s'enfonce d'une cinquantaine de kilomètre dans la mer modelé par le vent et les courants ce qui en fait un milieu mouvant et fragile. C'est également un espace fortement urbanisé où s'imbrique de façon complexe des propriétés privées bâties, des infrastructures et des espaces naturels (dunes, forêts, marais). Devant le développement exponantiel de construction résidentiel ces parcs nationaux seront d'abord des freins à l'urbanisation, en 1955 près de 85% du cap était privatisé ! Le Cap Cod va être attribué de 3 valeurs patrimoniales :

- une valeur naturelle pour la richesse de faune et de sa flore
- une valeur historique, le cap est un des lieux les plus anciennement colonisé par les migrants européens
- une valeur paysagère, lieu de ressource et de récréation pour les citadins.
Le parc est donc à l'intersection de considérations naturelles, humaines et sociales qu'il faudra tenir en compte dans son mode de gestion.


La gestion du parc va s'avérer complexe à cause des conflits d'intérêts entre les divers acteurs.
L'acquisation des terres (55% des terres convoitées étaient privées) résultera d'un consensus entre les intérêts privés, les communes et le gouvernement fédéral. Le cadre législatif avec l'élaboration d'un plan d'occupation des sols rigoureux va permettre l'extension du parc et de limiter les usages sur le cap notamment en gelant le processus de périurbanisation.
Cependant la mise en place du parc va accroître la pression foncière en raison d'aménagements de plus en plus contrôllés. La population du Cap Cod a doublé en 40ans sur une surface réduite de moitiée ! Le parc stérilise le développement des communes souvent confrontées à l'exiguité des surfaces aménageables. Cette mauvaise prise en compte de la donnée humaine aboutit à terme a de réelles menaces sur l'avenir du parc :
- les aménagements susceptibles de freiner la forte érosion littorale sont refusés car contraire aux dynamiques naturelles.
- la rénovation des infrastructures élémentaires à la vie des habitants est limitée par le plan de gestion du parc, ainsi des pollutions des puits d'alimentations en eau potable ont été détectées à cause de leur proximité avec des systèmes sceptiques mal entretenus.
- le problème de la pollution atmosphérique est également récurrant à cause du voisinage d'une mégalopole de plusieurs millions d'habitants.


Enfin comment allier préservation et fréquentation touristique ?
La mise en valeur d'un site provoque inévitablement l'accroissement de sa fréquentation et souvent sa dégradation. Le Littoral National du Cap Cod accueille de 4 à 4,5 millions de visiteurs par an, presque autant que les grands parcs de l'ouest américains beaucoup plus étendus. Le parc doit donc canaliser un grand nombre de visiteurs et aménager des infrastructures en conséquences. Un golf, un camping, des milliers de places de parking, des voies de communications et bien d'autres infrastructures constituent alors des attributs dont la préservation aurait pu se passer...
La spécificité de ce parc national de proximité à également permit une gestion spécifique, différente des autres parcs nationaux. La prise en compte des pratiques locales a incité à conserver certaines activités, la chasse notamment. Les lobbies de protection de la nature ont alors relevé l'ambiguité du parc de "préserver le Cap Cod en l'état". Le conflit s'instaure entre la volonté de protection de l'environnement et le besoin de garder des pratiques héritées. Les nouvelles pratiques touristiques menacent également l'environnement par des activités dégradantes comme le jet-ski ou le tout-terrain sur les dunes qui n'ont plus aucun lien avec les traditions locales.
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Ces parcs nationaux ont des enjeux spécifiques du car ils sont soumis à une forte pression humaine. L'enjeu de leur gestion doit donc prendre en compte les environnementaux, sociaux et économiques. La multiplicité des acteurs fait naitre des conflits d'usage qui remettent en cause le rôle du Littoral National. Ce type de préservation souligne les difficultés toujours plus grandes de protection de la nature face à des groupes de pression puissants et des contraintes budgétaires qui limite l'action des parcs. Les entreprises de protection de la nature relèvent d'initiatives nationales et ont été largement développés dans les pays du Nord. Mais ces actions sont de plus en plus développées dans les pays du Sud.
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Le Cap Cod : une préservation complexe entre espace naturel et espace résidentiel

2.6.08

Escale en Bavière

Une petite escale en Allemagne va nous faire découvrir ce beau pays relativement peu visité par les français : trop froid, peu d'attrait majeur, une langue dure et gutturale ?
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Des collines et montagnes boisées où se cachent de somptueux châteaux extravagants et des lacs couleurs émeraudes, des villes remarquables à l'architecture baroque et aux influences italiennes héritières des richesses de leur passé : et oui bienvenue en Bavière le plus grand et le plus beau des Länder allemands.


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L'Hôtel de ville et la tour Perlach

Notre voyage commence par l'une des plus vieilles villes d'Allemagne, Augsburg, fondée un peu avant l'ère chrétienne. Cette modeste ville de 260 000 habitants aujourd'hui, capitale de la Souabe, comptait parmi les plus importantes d'Allemagne durant le Renaissance. La cité bavaroise était un important carrefour de communication sur la route du sel entre la mer du Nord et l'Europe centrale et qui passait par Salzburg (Salz = Sel). La ville c'est donc enrichie grâce au commerce et à l'industrie textile au 15ème siècle mais son rôle le plus important sera celui de centre des finances de l'empire des Habsbourg. Jacques FUGGER (1459-1525), banquier de l'empire, sera l'homme le plus riche de la planète en son temps et va contribuer fortement au développement d'Augsbourg qui va connaître une floraison d'artistes et d'humanistes.

La réalisation la plus remarquable de Fugger est la création de la plus ancienne cité sociale du monde : le Fuggerei un centre pour abriter les habitants les plus nécessiteux. 66 maisons et une église ceintent d'un mur et de 4 portes qui constituent une ville dans la ville. Et le fonctionnement n'a pas changé depuis sa création en 1519. Chaque citoyen doit s'acquitter d'un loyer de 1 florin rhénan (0,88€) chaque année, l'obligation morale de prier 3 fois par jour et rentrer dans la cité avant la fermeture des portes à 18h !

une rue du Fuggerei


L'architecture flamboyante est aussi une marque de la richesse de la ville. Le baroque et les influences italiennes donnent une note très colorée aux façades des maisons. Augsburg est également une ville d'art et le lieu de naissance du père de Mozart : Leopold Mozart. Le jeune prodige passera une audition à l'école de musique de la ville mais ne sera pas retenue, la ville le regrettera quelques temps plus tard quand l'artiste fera ses débuts en Autriche. Pour consoler la cité bavaroise, Salzburg offrira 4 carillons des airs de Mozart à Augsbourg, des carillons que l'on peut entendre 4 fois par jour de la tour Perlach.

Les églises St Ulrich und Afra (St Ullrich, la grande église catholique à l'arrière-plan et Afra la petite église protestante au centre) rapelle que la Bavière est partagée entre catholiques et protestants mais l'influence des souverains de Bavière catholiques fut toujours prédominante.

Localisation d’Augsburg

1.6.08

München, paradis vert en Bavière

La Bavière rayonne avant tout grâce à Munich, une ville dominée par la dynastie des Wittelsbach de 1180 à 1918. L'installation d'un pont douanier sur l'Isar (la rivière qui traverse Munich et se jette dans le Danube) sur la route du sel sera à l'origine du développement d'une ville établi près d'un monastère d'où le nom de Munich (moine = Mönche en allemand).




Mais si on s'intéresse particulièrement à la capitale de la Bavière c'est grâce à sa très enviable qualité de vie pour une ville dépassant le million d'habitant ! Et pas seulement parce que c'est la ville la plus dynamique d'Allemagne, ici le chômage est quasi absent et les prix des loyers les plus chers du pays contrairement à toutes les autres villes.

Imaginez la ville parfaite où un maximum de place serait fait aux piétons et où les transports en communs permettraient de se rendre autant dans les principaux lieux de vie qu'au bord des lacs et des forêts entourant la ville. Mais une cité qui ne ressemblerai pas à une ville-nouvelle sans histoire mais à un joyau d'architecture mêlant rococo, baroque, classique avec des façades colorées à l'italienne et le charme des églises à bulbe d'Europe centrale. Des espaces verts couvrant 25% de la commune et l'Isar coulant au milieu où l'ont peu même pratiquer le surf !

Et oui c'est tout cela Munich, et les destructions de la dernière guerre y sont pour quelques choses. Après avoir été à moitiée détruites les urbanistes et aménageurs d'après-guerre ont pensés la ville durable de demain. Les bâtiments anciens ont été entièrement reconstruit ce qui donne un aspect très neuf au centre-ville malgré le style d'architecture.
Münich est également la ville de naissance du National-socialisme où Hitler fortifiera son partie avant de conquérir l'Allemagne. Des lieux célèbres gardent cette mémoire comme la brasserie Hofbräuhaus où Hitler tenait ses premiers meetings et l'Odeonsplatz devant lequel il échoua son putsh en 1923 et se fera arrêter.

Königsplatz

La ville conserve encore des bâtiments à l'architecture hitlérienne à Königsplatz : une place dallée de blanc (disparue) avec des édifices à l'architecture néoclassique stricte et sans fantaisie, une impression froide d'ordre et d'autorité. Ces bâtiments sont aujourd'hui assez dégradés, peut-être une volonté politique d'effacer l'héritage nazie au fil du temps...


Les Châteaux de Louis II de Bavière


Visite de Munich

3.5.08

Soon in Ireland

The Antrim Coast

Hey all!
Here is the time to introduce you to the area where I'm gonna spend a year for my study. Well, I wish you a good trip in Ulster and on the fabulous Antrim coast. Northern Ireland is particular place where you can find several of the most typically landscapes of Ireland and one of the most impressive geological place on Earth : the amazing Antrim Coast.

Carrick-a-rede Bridge
Irish landscapes are the result of the emersion of caledonian mountain with volcanic eruptions and the action of Ice-field! A major part of central Ireland is covered by moraines who form now a specific moist peat-bog soil (tourbière). All the western and northern coast of Ireland is mountainous and owns the features of the action of the ice-field particulary the Antrim and Sperrin Monts in Ulster. The dizzy Antrim coast is the place where mountains fall straight in the ocean. Huge pink-sand beaches alternate with rocky pile and very high cliffs. Antrim coast is the site of a gorgeous past volcanic activity as well. The Giant Causway is built with 37 000 basalt columns, witness of 2 intensive geological activities of the Island 60 millions years and 2 millions years ago.
But why are the column hexagonal? The reason is mathematical. Indeed hexagonal structures enables to cover a surface of identical cells with the smaller length of border. That's why hexagons appeared when basalt was getting cold!
This site is protected by the UNESCO since 1986 and is the most important sightseeing in Northern Ireland.
The Giant Causway
Tous les sites de la côte d’Antrim