Après une longue hésitation, des amis m’ont convaincu de publier mes carnets de voyage. C’est donc ici qu’ils prendront place, au moins ce blog servira à quelque chose ! Ces carnets sont issus des notes que je prends presque quotidiennement en voyage (souvent dans les transports) et relatent les expériences heureuses ou malheureuses, les moments partagés avec les rencontres de passages, les visites etc. C’est ainsi l’occasion pour vous de découvrir ce qui se cache derrière les beaux clichés que je peux ramener. La réalité est souvent plus dure ! Je m’attarde souvent à décrire et raconter l’histoire des lieux et villes que je traverse ainsi que la personnalité des personnes que je rencontre et la vie quotidienne du backpacker.

Que ces récits servent d'expériences à tous les voyageurs itinérants comme moi qui aiment parcourir le monde.

30.12.08

Nouveau visage de Belfast

Plus que tout autre ville européenne, Belfast à subit de profondes transformations économiques durant la seconde partie du 20ème siècle. Ces 2 principales activités, le textile et la construction navale, se sont effondrés dans les années 70 et ont laissé d’importantes friches dans le tissu urbain. Cet article présente une brève présentation de la ville de Belfast très liée à son industrialisation puis les transformations récentes en cours visant à créer la ville de demain.

Belfast fut la seule ville d’Irlande touché par la révolution industrielle dés le 18ème siècle, notamment avec l’industrie du lin, le tabac et la construction navale. L’histoire de la ville fut intimement liée à celle de son plus grand employeur, le chantier naval Harland and Wolff (H&W).


- 1861 : création du chantier naval H&W au fond de la baie du Lough Belfast.
- 1900 : la navale se développe rapidement avec la construction de liners, paquebots de lignes. Belfast est la 1ère ville d’Irlande et accueille une foule de migrant venant d’Ecosse, d’Angleterre ou de la campagne d’Ulster.
- 1911 : construction du Titanic et de ses sisterships, l’entreprise emploie à cette époque 35 000 personnes
- Post 2nd guerre mondiale : l’avion concurrence le bateau, la puissance industrielle de H&W décline
- 1989 : H&W est racheté par une société Norvégienne
- 2003 : lancement du dernier navire, les chantiers produisent maintenant de l’ingénierie lourde (Turbines, éoliennes, ponts etc.). Les effectifs sont réduits à 3000 personnes

Ce repli de l’activité navale a laissé de vastes friches sur la façade maritime de la ville. Aujourd’hui elle accueille l’aéroport Belfast city airport sur la rive est, par le port de commerce sur la rive Ouest et par les chantiers au fond de la baie.


La ville est aujourd’hui un grand chantier où les grues de chantier sont omniprésentes. Premier espace touché : les bords de la Lagan à proximité du centre-ville. Le dôme du Waterfront hall, une grande salle de spectacle et d’exposition ouverte en 1997, domine les quais avec la BT Tower (British Telecom) et l’hôtel Belfast Hilton (1998).


La ville est également le siège d’un grand projet urbanistique de £97 millions sur le site des chantiers navals H&W : Titanic Quarter. Ce projet cherche a redonner une nouvelle fonction aux vaste terrains vagues de Queen’s Island où est situé H&W en créant de toute pièce un nouveau quartier avec ses commerces, ses logements, ses bureaux etc.
Titanic Quarter (TQ) constitue l’un des plus grands projet de réhabilitation de front de mer en Europe avec la rénovation de 185 acres (75 hectares).
Un peu à la façon « Ile de Nantes », TQ verra la construction de bâtiments multifonctionnels incluant des écoles, des commerces, des logements sur plus de 300 000 m² (3,3 millions sqft).
Un espace industrialo-commercial de 32 500 m², Channel Commercial Park, devrait voir le jour et contribuer aux 20 000 emplois promis du quartier. Le site est aussi déjà devenu un espace de loisir et de sortie évènementielle avec l’installation d’une salle de spectacle de 10 000 places (l’Odyssey Arena).
Mais quels avantages Titanic Quarter offre aux investisseurs ? Tout d’abord une position particulièrement attrayante à 20 minutes du centre-ville et au cœur des réseaux de transport de la ville (autoroute, gare, aéroport). Les bureaux seront également 60% moins cher qu’à Dublin où les prix se sont envolés depuis 10 ans. Les réseaux numériques seront également à la hauteur du projet avec une connection à très haut débit avec Dublin.
Il faut espérer que cet investissement installera un développement économique durable pour cette ville gravement touché par la crise.


Vision d'artiste du projet avec les 2 empreintes du Titanic et de l'Olympic sur leur lieu de naissance

Références :
Titanic Quarter
£1.5bn Titanic plan boost, Belfast Telegraph
'End of an era' at Belfast shipyard, BBC news NI

27.11.08

Field work in Portballintrae

Runkerry strand avec la river Bush au premier plan

Petite étude du dynamisme littoral sur la côte Nord de l’Irlande. Direction Runkerry Strand une vaste plage entre le village de Portbalintrae et la Chaussée des Géants.

a) Les processus marins et leurs actions sur la plage

L’énergie des vagues permet de définir le type de plage, le profile et les caractéristiques de celle-ci. Les plages peuvent-être divisé en 2 catégories :
- les plages dissipatives peu inclinées, principalement sableuses caractéristiques des côtes à barrières (large accumulation de sable sur une large portion de la côte, les Landes en France).
- Les plages réflectives, souvent plus abritées, à plus forte pente et à sédiments plus grossiers (galets, cailloux etc.). Exemple : côte Est des Etats-Unis, côte languedocienne.

La plage de Runkerry est représentative de la mobilité des processus côtier car c’est à la fois une plage dissipative en Eté et une plage réflective en Hiver. C’est le résultat de la différence d’énergie reçue entre les 2 saisons. En hiver, les fréquentes tempêtes entre l'Islande et l'Irlande génèrent des « Swell Waves » (vagues gonflantes). Ces vagues ne sont pas générées par le vent mais par la dépression et mettent en mouvement le fond de la mer sur une importante épaisseur en atteignant les eaux moins profondes de la côte. (Les vagues « normales » sont générés par le vent).

Les déplacement des sédiments a l'interieur de la plage (qui forme une cellule), forment un cycle. Tout d'abord il y a autant de sediments rentrant dans la cellule (embouchure de la river Bush), qu'il n'en sort (par la dérive littorale). Le profil dissipatif en été entraîne les sédiments vers la baie tandis que les Swell waves les remobilisent en direction des dunes en hiver. Le transfert du sable vers le large en période estival a un impact direct sur les vagues, elles se brisent en avant de la côte et sur une largeur beaucoup plus réduite qu'en hiver.

Ce phénomène cyclique est étonamment stable et les processus d'érosion sont limités bien que Runkerry Strand est la plage recevant le plus d’énergie sur la côte Nord de l’Irlande à cause de la morphologie du littoral et l'exposition de la plage (SW-NE).




b) Etude de la dune

Un vaste champs de dune se dresse derrière la plage. Cette importante accumulation est le temoin du dynamisme passé de la plage. La dune couvre un espace de 200 acres (80 ha) formé il y a 5-6000 ans et presque totalement végétalisé (presque pas de dune mobile comme chez nous!). Les sédiments viennent principalement des débris issus des précédant âges glaciaires. Cependant la dune à été remodelé récemment en relation direct avec le climat. Il y a 4-500 ans, durant le "petit-âge glaciaire", le climat en Irlande était plus froid et plus sec (heureusement j'y étais pas!). Toute la végétation de la dune a disparu et le vent a pu remobiliser les sédiments en masse en direction des terres.

La végétation a ensuite réoccuppée la dune et stoppée son déplacement. L'environnement dunaire est aujourd'hui soumis à l'oscillation Nord-Atlantique (NAO) entre la dépression du Groenland et l'anticyclone des Açores qui génère les vents en Europe de l'ouest.

L'occupation humaine est la principale menace sur la dune avec l'impnatation d'inévitables golfes (il y en a sur toute la côte entre Portstewart et Portballintrae!) et le piétinement par les touristes. Cependant les autorités locales effectuent le minimum d'intervention pour garder le littoral "naturel".

13.10.08

Coastal Environments

si vous voulez tout savoir sur les vagues et ou l'environnement côtier, suivez mes cours de Littoral!

Introduction to Coastal Processes

Figures and pictures on :
www.science.ulster.ac.uk/envsci/coastal.html

Definition of Coast: the coastal zone is that space in which terrestrial environments influence marine environments and vice versa. The coastal zone is of variable width and may also change with time.
Delimitation of zonal boundaries is not normally possible; more often such limits are marked by an environmental gradient of transition. At any one locality the coastal zone maybe characterized according to physical, biological or cultural criteria. These need not, and, in fact rarely do, coincide. RWG Carter, 1988

Change in Coastal Environments
Episodic, cyclic, progressive. Scientific research must consider time frames in nature and seek the cause of change.
- The cause provides better understanding
- Results are more universally applicable
- Reliance on indicators only may overstate problem
- Indicators may be tempered/buffered by external influences (sea level)
- Reaction may be incremental (cliffs)
Scientific understanding of physical process required to overcome false perceptions of managers.

Types of Coast
Classification
- Highly varied and complex systems
- Numerous types of classifications
- Classifications schemes are used to reduce a highly variable world into smaller groups
- Commonly use easer tectonic or sea-level history as the dominant underlying control

How do we classify coasts?
2 basic approaches taken:
1. Genetic classification:
- Sea-level changes
- Glaciation
- Sediment supply
- Wave and tidal regime

2. Tectonic classification:
- Plate tectonics theory to give certain coastal types
- Broad scale
- Inman and Nordstrom (1971)

Tectonic classification
Collision Coast (Active coast)
Typically high, step cliff lines (rock folding) narrow shelf.
(a) Continental collision coast: continental margin located along a collision boundary (west coast of South America)
(b) Island Arc Coast (western Pacific) A Coast located along a collision margin of an island arc system.

Trailing edge coasts: plate imbedded coast that faces a spreading centre

Subcategories

(i) Neo-trailing edge coast: edge newly rifting landmass, similar to collision coast, volcanic and seismic activity
(ii) Amero trailing edge coast: depositional continental shelves.
(iii) Afro trailing edge coast.

Three morphological length scales identified
1st order 100 x 100 x 10 km
2nd order 100 x 10 x 1 km (canyons, estuaries, cliffs)
3rd order 1 x 0,1 x 0,01 km (beaches, sand banks, tidal inlets)
For large scales classifications the most useful is the 1st order division.

Coast can be divided up into 3 basic forms:
- Depositional
- Stable
- Eroding

Waves
Introduction
- Arise from the disturbance of a water body though the action of wind, seismic activity or planetary forces
- Blows from high to low pressures
- Energy momentum is transmitted in the direction of the force causing the disturbance
- Only the wave form itself and not the water that is transmitted
- Most energy lost from a wave when it encounters shallow waters. Some dispersed radially, through mertia and also though convection. The energy that wave release at the coast is responsible for driving a large proportion of contemporary coastal processes - sediment transport to ecological adaptability.

Wave parameters
Principle description of waves is by their Height, Length and water depth.
Wave classifications
SEA Waves (or in an ocean, lake puddle): are in the process of actually receiving wind energy. Also known as gravity waves (generated by wind). These waves form when a certain threshold is crossed called the Instability Threshold given by Helmholtz’s formula.

SWELL Waves are the end product of a storm event and are no longer receiving energy directly from the wind. Also generated by tides.

Wave energy
- Waves are generated as winds blow over the sea surface transferring energy to the water surface in the form of waves.
- Their magnitude is a function of duration, fetch and wind speed.
- Energy carries energy as they propagate from the generation area.
- Waves transfer energy to the shore as they shoal and break.

Facts: - Energy in wave travels with the speed of the wave groups.
- Energy per unit area of sea is 0.5gda²
- Energy depends on the square of the amplitude
- It is independent of wavelength, frequency or water depth.

Wave decay
Waves spread out from the generation zone (storm)
Waves decay when waves lean the generation area they are known as `Swell Waves΄.
Pattern of spread circumferentially and radially
Leadings waves of the waves group is rapidly depleted though initiation of motion – half of its energy lost every wavelength.
Eventually dies to be replaced by another leading wave
Energy in swell wave decreases in space and time

In deep water
Wave velocity depends of the wavelength: longer wavelength moves faster than smaller waves.
Smaller waves also lose their energy faster to overcome viscosity effects. The group velocity is half the speed of individual waves, which move through the wave field.
In shallow water
Wave velocity depends of the depth of the water. Longer wavelength swells arrive at the coast before the smaller waves.

Nearshore modification of waves
Wave refraction
Refraction of wave is the gradual reorientation of waves that are at an angle to changing sea bed depths (bathymetry) or current they are passing over.
A wave approaching at an angle to a change in bathymetry will experience its effects on different parts of the wave at different times.
As the wave approaches the depth change wave height, length and velocity all begin to change at different parts of the wave.
Waves travel more slowly in shallow water.
This result in the bending of the wave form towards a parallel to the bathymetry until eventually the wave crest is re-oriented to the bottom contours (is equal along the entire crest).
Energy is delivered to the coastline to various degrees according to the wavelength and coastal orientation.
Where orthogonals diverge the energy per unit crest decreases, where orthogonals converge the energy per unit crest increases.

Wave refraction models
A number of computer models available to predict wave refraction according to the inputted variables.
The models are based in complex algorithms and can be either 2D or 3D in their calculations.
Various input parameters such as deep water wave attributes wind speed and direction as well as local bathymetry details.
Production of maps of water energy along the coast
Usefulness of the models is constrained by the quality of the input data (bathymetry) interpolations, hind-casting techniques).

Wave diffraction
Defined as the transfer of energy along the wave crest (lateral transfer of energy).
Occurs inside shadow zones (behind islands, jetty)
Transported wave energy reaches the diffracted zone by travelling along the wave crests.
These zones are normally turbulent.

Wave reflection
Incident wave meeting an obstacle such as cliff or beach may be reflected back off in the opposite direction.
Reflected waves have similar wave dimensions as the incident waves (depending on the reflecting obstacle) and if reflected back perpendicular standing wave may form.
Reflected waves are important sediment transport mechanisms within coastal zones.

Wave shoaling (in shallow water)
Depth/Length is known as `wave base΄ or `relative depth΄.
At this point the motions of the surface waves just reach the sea bed.
However, significant wave/sea bed interactions do not occur until d/L<0.25
Sea bed experts frictional resistance to wave motions which causes energy loss –slows down wave form- deformation.
Particle velocities and orbits become asymmetrical.
As the shoaling occurs the wave field tries to maintain energy mass and momentum turbulence, breaking, decomposition, etc. Energy is transformed into a breaking wave.
Gradual slowing of the wave crest causes transfer of kinetic energy (motion) to potential energy – decrease in wavelength and increase in wave height –known as attenuation.

Breaking waves
Any energy remaining after reflection, diffraction etc. next form of energy release is by breaking waves.
Waves break when horizontal water velocity at the crest exceeds the wave group velocity. Breaker types:
- Spilling Breaker: upper part of the crest becomes over-steepened and spills down the frontsides continually breaking and losing energy across the surf zone.
- Plunging Breaker: entire wave front steepens, curls and collapses or plunges releasing most of its energy instantaneously.
- Surging Breaker: Flat low waves that do not become oversteepened or break they more slowly up and down the beach, most energy reflected back to sea.

24.9.08

Troubles en Géorgie

Par Sébastien Godet, étudiant en géographie 3ème année à l'IGARUN
Ces derniers temps, un petit pays a souvent été cité dans les journaux du monde entier : la Géorgie. En effet, elle a un face à face tendu avec la Russie ce qui a conduit à de nombreux morts. Le différent est l'Ossétie du Sud qui est une région souhaitant être intégrée à la Russie afin de se rattacher à l'Ossétie du Nord. Or la Géorgie ne peut pas accepter cette demande car suivrait un enchainement en cascade qui pourrait entrainer la mort de ce pays. C'est pourquoi nous allons tenter de voir les nombreuses divisions internes dans ce pays ainsi que les diverses raisons de l'affrontement Russie/Géorgie qui dépasse cette géopolitique régionale.

La Géorgie est un pays (69700Km2) grand comme l'Irlande, et récent puisqu'elle n'a obtenu son indépendance que le 9 avril 1991 en raison de l'effondrement de l'URSS. Elle se situe dans le Caucase où une multitude de groupes ethniques coexiste. Ainsi, 30% de sa population représente des minorités ethniques : 8% d'Arméniens, 6% de Russes, 6% d'Azéris ainsi que d’importants groupes d’Ossètes, de Grecs et d’Abkhazes. Le contact entre ces minorités et les géorgiens est souvent tendu pour diverses raisons que nous allons étudier par la suite.

Lors de l'indépendance, la Géorgie a été déchirée par la guerre civile en étant exposée aux mouvements séparatistes de régions où se trouvent de nombreux non géorgiens. Ces mouvements avaient commencé dès la mise en place par Mikhail Gorbatchev de la Glasnost (transparence). En effet, les Abkhazes et les Ossètes avaient réclamé, grâce à cette politique, davantage d'autonomie. Ceci créa des tensions avec les Géorgiens qui se sont accrues en 1989 avec le « vote » d'une loi par le soviet suprême soviétique qui donna un statut supérieur à la langue géorgienne par rapport aux langues des minorités ethniques. Ceci engendra donc un rapport dominé/dominant.
En 1990, l'Ossétie du Sud se proclama république souveraine. Mais le soviet suprême géorgien refusa ce qui entraîna un conflit interne. Ce dernier n'a été « résolu » que par le maintien d'une force de la paix constituée de Russes, d'Ossètes et de Géorgiens.
Le 9 avril 1991, la Géorgie se déclara indépendante. Un 2ème conflit interne survint en juillet 1992 quand l'Abkhazie se déclara indépendante. Par conséquent, des combats opposèrent les Abkhazes aux Géorgiens. Malheureusement pour les Géorgiens, les Abkhazes reçurent beaucoup de soutien des peuples caucasiens ce qui provoqua la perte de beaucoup de terrain pour les Géorgiens. Un cessez-le-feu fut déclaré en juillet 1993. Mais les Abkhazes ne le respectèrent pas : expulsion de la milice géorgienne et de 200000 résidents géorgiens en octobre 1993 en Abkhazie. C'est pourquoi le gouvernement géorgien adhéra à la CEI (Communauté des Etats Indépendants) le même mois, afin d'obtenir le soutien de l'armée russe. En échange, la Géorgie autorisa en février 1994 que la Russie maintienne 3 bases militaires sur son territoire. Malgré tout les Géorgiens n'arrivèrent pas à stopper le conflit avec les Abkhazes, et furent forcés à laisser une grande autonomie à cette région. Sous l’impulsion de Moscou, une déclaration de paix fut signée en août 1997 entre la Géorgie et les séparatistes abkhazes. Néanmoins, cette paix demeura fragile puisque par exemple, le 9 février 1998, Édouard Chevardnadze (président de la Géorgie) échappa à un attentat à Tbilissi.
Une 3ème région géorgienne aurait pu également entré en conflit avec les Géorgiens au début des années 1990. Il s'agit de la Djavakhétie où beaucoup d'Arméniens y sont présents. Mais il n'y eut aucun conflit malgré les tensions. En effet, les Arméniens s'étaient déjà engagés dans un conflit avec l'Azerbaïdjan au sujet de l'enclave du Haut-Karabagh que l'Arménie souhaitait rattacher à son territoire car beaucoup d'Arméniens y vivent. Ce conflit dura 3 ans (1991 à 1994) et se solda par un statu-quo. Si les Arméniens étaient rentrés en conflit avec les Géorgiens, ceci aurait probablement ébranlé la Géorgie qui devait faire face déjà à 2 conflits au Nord de son territoire (l'Abkhazie et l'Ossétie-du-Sud).
L'un des principaux problèmes de la Géorgie qui explique une partie des raisons qui poussent des régions à devenir séparatistes, est l'intégration des minorités ethniques. En effet, 1/3 de sa population est non géorgienne. Or, la Géorgie n'a pas beaucoup progressé dans leur intégration au pays ce qui conduit à des mouvements séparatistes allant jusqu'à la guerre civile comme nous l'avons vu précédemment. Or, ces dernières années n'ont pas amenées de grands changements. Une nouvelle loi sur l'autonomie locale a bien été adoptée en 2005, mais une grande partie des pouvoirs reste aux mains de l'administration régionale et des autorités de Tbilissi. De plus, la connaissance du géorgien (langue officielle) est indispensables pour accéder à des postes dans l'administration publique, pour étudier... Or, le plus grand problème des minorités est leur incapacité à parler la langue de l'Etat. C'est pourquoi, des revendications ont été faites par les régions séparatistes au sujet de la lutte pour la pérennité des langues minoritaires. Pourtant, la Géorgie a contracté des engagements à l’égard du Conseil de l’Europe lors de son adhésion en 1999 sur la charte du respect des minorités mais elle ne respecte pas toutes les résolutions. Le russe (bien mieux compris par les minorités) serait la solution mais les dirigeants géorgiens veulent avoir le minimum de liens avec la Russie et donc ne souhaitent pas faire de la langue russe la 2ème langue officielle. Ainsi la langue crée bien ici un effet dominant/dominé.
La Géorgie qui a déjà une situation interne délicate comme nous l'avons vue, a également une situation externe complexe qui s'est accrue ces dernières années suite aux élections législatives de novembre 2003 où l'on a parlé dans les médias de la « révolution des roses ». En effet, cet événement politique a eu un changement important entre les relations de la Géorgie avec les autres pays puisqu'il y a eu une nouvelle orientation dans sa politique étrangère.
Ainsi, en novembre 2003, les élections législatives sont dénoncées par l'opposition qui les juge frauduleuses. Elle appelle la population à descendre dans la rue et à exiger la démission du président Édouard Chevardnadze. Après 2 semaines de manifestations, la population l'obtient pacifiquement. Ceci a permis à Mikhaïl Saakachvili (pro européen) d'être élu président de la République de Géorgie en janvier 2004. Cette « révolution des roses » a été soutenue par les Etats Unis et par l'UE par l'intermédiaire de leurs responsables politiques mais aussi de leurs ONG et de leurs médias. Cela a été un coup difficile à accepter pour la Russie puisqu'elle a vu la Géorgie, l'un de ses proches étrangers, s'éloigner davantage d'elle. En effet, Son influence s'affaiblit dans ce pays qui était déjà membre d’un programme de partenariat pour la paix (accord de coopération militaire limitée) avec l’OTAN en 1994, puis membre du GUAM (Géorgie, Ukraine, Azerbaïdjan, Moldavie : pays contestant la CEI) en 1997 qui est une organisation régionale soutenue par les USA, et enfin en 1999 il est devenu le 41ème État membre du Conseil de l’Europe. Enfin, les États-Unis, engagés dans une lutte contre le terrorisme ont envoyé en 2002 des experts militaires, de l'équipement et un contingent de soldats en Géorgie (où ils suspectent l’infiltration de membres du réseau Al Qaida), ce qui atteste de la perte d’influence de la Russie dans la région.
Cependant, même si la Russie a perdu une bonne partie de son soft power (puissance douce qui influence les pays par la langue, la culture, l'économie, la diplomatie... en contradiction avec le hard power qui est la puissance militaire), elle reste un partenaire obligé pour la Géorgie qui souffre d'un grave déficit énergétique et qui reste très dépendante de ses approvisionnements. Pourtant, la Géorgie a été la république la plus prospère de l’URSS. Mais depuis son indépendance, sa situation économique n’a cessé de se détériorer en raison des troubles politiques et des dépenses occasionnées par son engagement militaire dans ses régions séparatistes. De plus, les tensions ethniques, les difficultés de normalisation des relations avec la Russie nuisent aux investissements étrangers, malgré la mise en place d’une législation libérale.
Toutefois, la Géorgie tente aussi de diminuer l'influence de la Russie dans son économie. En 1998, elle a signé un accord de coopération avec la Turquie, l’Azerbaïdjan et le Kazakhstan, pour la construction d’un oléoduc stratégique pouvant transporter jusqu’à un million de barils par jour, reliant Bakou (Azerbaïdjan) à Ceyhan (Turquie) en passant par Tbilissi (Géorgie). L’ouverture officielle de l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC) le 25 mai 2005 permet à la fois de réduire la dépendance énergétique de la Géorgie à l’égard de la Russie et d’instaurer un climat de stabilité et de sécurité dans la région. D'ailleurs, la fonction de pays transitaire constitue le fondement de la valeur économique et géostratégique de la Géorgie à laquelle le blocus de l’Arménie par les deux principaux clients (Azerbaïdjan car Haut Karabegh et Turquie car génocide arménien en 1915) apporte une plus-value non négligeable. La Géorgie espère devenir un carrefour des routes du pétrole et du gaz en acheminant les ressources du bassin de la Caspienne vers le marché européen ce qui réduirait aussi sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie.
Or, le conflit russo-géorgien qui se déroule actuellement remet en cause la position de la Géorgie comme pays transitaire puisqu'elle n'est plus un pays stable. En effet, « la réputation de la Géorgie comme route alternative sécurisée pour les pipelines acheminant le pétrole et le gaz d’Asie centrale à la Méditerranée a été compromise », a déclaré le 11 août Robert Johnson, directeur de l’énergie et des ressources naturelles au cabinet-conseil américain d’analyse des risques Eurasia Group. « Si vous supprimez l’option géorgienne de la table… ça fait le jeu de la Russie, car la plupart des autres options viables passent par le territoire russe ». Gazprom (le géant russe du gaz et du pétrole) pourrait donc être le grand bénéficiaire de ce conflit. Les candidats à la présidence américaine (le républicain John McCain et le démocrate Barack Obama) ont d'ailleurs dénoncé l’objectif caché de la Russie dans ce conflit armé : rayer la Géorgie de la carte énergétique, et imposer ainsi la Fédération de Russie comme seul et unique territoire de transit des hydrocarbures en provenance des pays producteurs d’Asie centrale et du Caucase. Ceci permet à cette dernière de retrouver un peu de la puissance de l'URSS tout en lui apportant un supplément économique. La Russie reste dans sa nostalgie de sa grandeur passée. Un soldat russe a d'ailleurs dit, dans un reportage d'envoyé spécial fait par la journaliste Manon Loiseau, que la Russie est « un ours endormi qui peut se réveiller à chaque instant » comme elle le prouve dans ce conflit. C'est pourquoi, certains médias reparlent du mot Guerre froide car il y a un face à face aussi entre la Russie et les Etats Unis qui soutiennent le président géorgien Mikhail Saakachvili. D'ailleurs, les soldats géorgiens dont certains ont participé à la guerre en Irak, sont équipés d'un matériel dernier cri puisqu'il leur est fourni par les Etats Unis. Toutefois on ne peut pas parler de Guerre froide car la Russie n'est plus une grande puissance et elle a très peu d'allié maintenant : par exemple, les pays de l'Asie centrale et la Chine qui forment avec la Russie la coopération de Shanghaï ne soutiennent pas la Russie dans ce conflit.
Ce conflit russo-géorgien est dans le même temps une guerre civile entre Ossètes et Géorgiens qui débouche sur une épuration ethnique puisque les milices ossètes font la loi derrière les lignes russes et sont même devenues incontrôlables pour la Russie. Ainsi, elles enlèvent leurs plaques d'immatriculation (parfois sous les yeux des soldats russes qui n'interviennent pas) afin d'éviter les poursuites judiciaires, et instaurent la terreur en fusillant et en enlevant des Géorgiens, en brûlant leurs maisons. Elles disent se venger des bombardements géorgiens sur l'Ossétie du Sud. En effet, ce sont les Géorgiens qui ont commencé à employer la force ce qui a eu pour conséquence la réponse russe pour soutenir les Ossètes. Or, en Ossétie du Sud, une force de maintien de la paix comprenant 1/3 de Russes, 1/3 d'Ossètes et 1/3 de Géorgiens est présente depuis l'indépendance de la Géorgie. Cette dernière est donc remise en cause. De plus, les Ossètes sont déterminés à ne plus vivre avec les Géorgiens auxquels ils vouent une haine qui conduit à l'épuration ethnique. Or, il y a 30% de mariage mixte en Géorgie ce qui pose un autre problème.
Ainsi, la Géorgie est un petit pays qui connait de nombreux problèmes géopolitiques qu'ils soient internes et externes depuis son indépendance, et qui se sont accrus depuis la « révolution des roses » qui a provoqué un changement dans sa politique étrangère ce qui a déplu à la Russie. En ce qui concerne les minorités ethniques l'un des principaux problèmes est qu'elles se sentent des citoyens de seconde zone comme nous l'avons vu avec le problème de la langue qui entraîne des dominés et des dominants.

Bibliographie
-> Site du monde diplomatique
-> Cartes des éditions Atlas
-> Reportage d'envoyé spécial sur France 2
Quelques cartes du Monde Diplomatique

30.7.08

Enjeux et lutte d'influence en Asie Centrale

Quoi de plus naturel pour un géographe curieux de s’intéresser aux lieux les plus méconnus et reculés de notre système-monde ? Union Européenne, Chine, Russie, Moyen-Orient font régulièrement la une de l’actualité, oui mais il y a quoi au milieu ? Voici donc le cœur de cet article en même temps que le cœur du continent Asiatique. Parcouru par les mongols puis conquis par l’Empire Ottoman, ces territoires furent ensuite intégrés à l’Union Soviétique. La chute de l’URSS accouchera du Kazakhstan, de l’Ouzbékistan, du Turkménistan, du Tadjikistan et du Kirghizistan. Ces jeunes pays caractérisés par un enclavement handicapant sont indépendants depuis bientôt 20 ans mais encore soumis a de fortes influences étrangères car ils sont le point de contact entre la Chine, la Russie et le Moyen-Orient et possèdent des ressources très convoitées !


Entre tradition et modernité : les nouveaux quartiers d'Ashgabat (en haut) et la place Registan à Samarcande (en bas)



I Enjeux et puissances mondiales autour de l’Asie Centrale
L’Asie Centrale est une région stratégique car elle constitue un carrefour énergétique entre les ressources du Moyen-Orient et de la Caspienne et les foyers de consommation Européens, Russes et récemment Chinois ! La Russie qui possédait l’intégralité des ressources autour de la Caspienne voit peu à peu celles-ci lui échapper. En effet le gaz et le pétrole constituent un moyen d’acquérir une certaine indépendance pour l’Azerbaïdjan, l’Ouzbékistan, le Turkménistan et le Kazakhstan. Ainsi l’entreprise américaine Chevron a acquit 50% du gisement de Tenguiz au Kazakhstan en 1993 et fait concurrence à Gazprom le leader mondial russe dans le transport et la production de gaz. La Russie qui contrôlait tous les oléoducs des nouveaux pays indépendant souffre maintenant de projets court-circuitant le passage sur son territoire. La perte d’influence est notable et les anciennes républiques soviétiques ouvrent peu à peu leur marché aux consommateurs Européens, Etats-uniens et chinois. Chaque puissance tente donc d’échanger directement avec les pays pétroliers et gaziers en élaborant de nombreux projets d’oléoducs contournant la Russie (notamment par la mer Caspienne vers les pays du Caucase). Carte « Grand jeu » autour du pétrole et du gaz.
Cependant la Russie reste l’acteur économique majeur dans la région car elle détient 25% du marché du gaz européen et sait se faire entendre comme lors de la crise du gaz en 2006 avec l’Ukraine.

Dés le démantèlement de l’URSS, l’Europe a essayé de s’intégrer dans le développement des Républiques d’Asie Centrale par des grands projets de rénovation des infrastructures de transport ne passant pas par le réseau Russe. L’Union Européenne lance en 1993 le projet Transport Corridor Europe-Caucasus-Asia (Traceca). Ce corridor Eurasien est censé développer des relations économiques et diplomatiques de tous les pays d’Asie Centrale directement avec l’Europe notamment par une intégration douanière entre ces pays. De 1996 à 2006, 15 projets ont été financé par divers banques internationales (la Banque Mondiale, la Banque Asiatique au Développement, la Banque Islamique au Développement et la Banque Européenne de reconstruction économique) à hauteur de 160 millions d’euros.

Les Etats-Unis sont de plus en plus présent en Asie Centrale par leurs investissements dans la région mais aussi par leur présence militaire omniprésente depuis 2001. La guerre contre le terrorisme a été la raison principale d’accord militaires avec la première puissance mondiale, d’autant plus que le Mouvement Islamiste d’Ouzbékistan (MIO) est de mieux en mieux implanté dans la région. Les aides financières des Etats-Unis contribuent au développement économique des populations et constituent une présence stabilisatrice pour les toutes nouvelles républiques en voie de démocratisation de l’ex-URSS. . L’intérêt des Etats-Unis est donc triple : la maîtrise de l’Asie Centrale est bien sur un poste d’observation (militaire) stratégique entre la menace Iranienne, la puissance Russe et l’arrivée de la Chine sur la scène internationale tout en ayant la main sur des ressources énergétiques majeures et en fournissant une aide intéressée en s’immisçant dans la politique intérieur de ces pays !


II Des jeunes Républiques aux intérêts partagés
L’Asie Centrale est une mosaïque culturelle et linguistique d’une grande diversité où se mélange russes, allemands, population de langues turcophones et persanes (Tadjik) - voir carte des groupes ethniques en Asie Centrale. Mais la chute de l’URSS et l’indépendance politique donnée aux nouvelles républiques a profondément bouleversé ces sociétés par le découpage territorial opéré et par les différentes politiques nationales. De nombreuses populations se sont retrouvées en minorité dans leur nouvel état et la paix qui régnait entre les diverses communautés a fait place à de nombreuses tensions. A Tachkent, ville multi-ethnique, le gouvernement Ouzbèk a prit soin d’unifier le pays et de nombreuses minorités sont partis en Russie ou aux Etats-Unis après la multiplication des actes xénophobes. Les kirghizes constituent tout juste la moitié de la population du Kirghizistan et seulement 25% dans la capitale Bichkek au nord du pays. Après 1991, de nombreux mouvements de populations ont animées la région, près de 600 000 russes et allemands ont quitté le Kirghizistan et le Tadjikistan et de nombreuses minorités se sont déplacées.
Les tensions sont palpables entre les différents états et notamment à causes de différents territoriaux. L’exemple le plus significatif est le découpage de la vallée du Ferghana où les frontières kirghizes, ouzbèks et tadjiks s’imbriquent de façon complexe avec de nombreuses enclaves sans tenir compte aucunement des données naturelles ! Les 2 pays bordant la Chine ont également dus céder une partie de leur territoire au géant asiatique pour intégrer les populations ouïgours à la province du Xinjiang.

La question des ressources en eau est également un enjeu vital pour ces pays arides. Et c’est sur cette ressource que les rapports de force s’inversent. Le Kirghizistan et le Tadjikistan, fortement dépendant des autres républiques pour leur apport énergétique, constituent des châteaux d’eau d’où naissent 2 rivières majeures qui irriguent les plaines d’Asie Centrale : l’Amou-Daria et le Syr-Daria. Ces 2 cours d’eau ont été intensément aménagés pour permettre l’accroissement des surfaces irriguées durant l’époque soviétique. L’Ouzbékistan est ainsi devenu le 4ème producteur mondial de coton et les 4 autres pays produisent des cultures maraîchères en plein désert. Mais aujourd’hui l’Amou-Daria et le Syr-Daria n’arrivent même plus à leur embouchure en mer d’Aral tellement les prélèvement furent excessifs. Dans les années 60 le gigantesque canal de Karakoum fut construit à partir de l’Amou Daria pour irriguer les plaines du Turkménistan qui voulait lui aussi sa part de « l’or bleu ». Ce canal constitue un prélèvement de quelques 11 milliards de m³ d’eau chaque année dont 50% est perdue faute d’entretien du canal ! La mer d’Aral a ainsi perdu 80% de son volume depuis 1960. Depuis 2005 un barrage à permis de faire augmenter la hauteur d’eau de 30 à 38 mètres dans la petite Aral en territoire kazakh, mais le gouvernement de Tachkent ne semble pas près de limiter sa consommation en eau au profit des champs de coton. Le Tadjikistan essaie pourtant de promouvoir une gestion commune avec ses voisins des ressources hydriques de la région notamment lors d’une conférence internationale sur le thème de l’eau qui c’est tenu dans la capitale en 2003.

Malgré de grandes disparités politiques et économiques les états d’Asie Centrale essaient de promouvoir une intégration régionale à travers l’Organisation de coopération de Shanghai qui les réunissent (excepté le Turkménistan) à la Russie et à la Chine. Mais des divergences subsistent sur le sens à donner à cette organisation selon les pays : une coopération économique ou militaire ? Reste à savoir comment les nouveaux états indépendants vont réussir à faire entendre leur voix face aux deux géants russe et chinois !


L'Asie Centrale : Un espace pluriel et convoité



Les Républiques d’Asie Centrale sont au cœur des grands enjeux du continent à savoir la gestion de leurs ressources naturelles, ou la montée de l’islamisme radicale. Les sociétés se transforment tout autant que les villes à l’image des richesses de Riyad ou Dubaï par des constructions modernes et futuristes délaissant l’héritage russe dans les pays rentiers de ressources naturelles. Les tensions entres communautés ne font pas oublier que la démocratie mettra du temps à s’implanter pour que les différents peuples et religions vivent ensembles sans s’affronter. Ce sont également des pays aux économies fragiles et non durables (pétrole, cultures) qui vont devoir s’adapter pour s’intégrer au mieux, malgré l’enclavement, au marché mondial. Le défi du développement humain n’est pas encore relevé malgré l’émergence d’une classe opulente enrichi grâce aux ressources du sous-sol !

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4.7.08

Devenir des terres maories autour du traité de Waitangi

Les douces collines verdoyantes baignant les eaux tièdes de la Bay of Islands n'ont pas toujours été aussi calmes. Le Northland est une province heureuse où le temps semble s'être arrêté et il semble bien loin le temps des conflits territoriaux et des évènements qui ont animés cette région de Nouvelle-Zélande considérée comme "le berceau du pays". En effet, quasiment toute l'Histoire du pays est gravée dans la mémoire du Northland de l'installation de la 1ère colonie aux revendications du peuple maori en passant par l'établissement du premier gouvernement à Russell.


Le Nord du pays devînt tout d'abord la terre des Maoris avant de connaître les premières installations permanantes d'Européens en 1769 après le passage du navigateur James Cook dans la Bay of Islands (La Nouvelle-Zélande fut découverte par le hollendais Abel Tasman en 1642 qui séjournera 3 semaines dans l'île du Sud au cours desquelles une altercation avec des maoris coûta la vie à 4 de ses hommes). Commence alors la tumultueuse cohabitation entre les indigènes et les nouveaux venues : les pakehas. Même si les européens ne se pressaient sur cette terre du bout du monde, les quelques milliers de pakehas allaient bouleverser la vie des 120 000 maoris (en 1769) avec l'apport de maladies exogènes et des armes à feu. Les maoris sont une société perpétuellement en guerre et l'introduction des armes à feu va provoquer un véritable massacre lors des guerres des mousquets dans les année 1820.

Devant la nécessité de rêgler légitimement le droit de la Terre dans la colonie et la conqurance croissante avec les autres puissances coloniales (états-uniennes et française), le gouvernement britannique allait sceller pour longtemps l'avenir du pays par le Waitangi treaty. Ce document fondateur fut signé entre quelques colons britanniques et 45 chefs maoris dans la Bay of Islands le 6 Février 1840. Le traité circula ensuite dans tout le pays pour être signé par 500 maoris. Cet acte devait garantir la souveraineté britannique sur la Nouvelle-Zélande en protégeant les intérêts maoris. Cependant le traité souffra d'un profond désaccord d'interprétation entre anglais et maoris, la version traduite du texte en maori ne signifiant pas les intentions des anglais et ce qui aboutit finalement à la réduction des terres maoris. Après des années d'études des 2 versions du traité, il ne semble pas que l'intention des colons étaient de tromper les maoris mais que la notion de terre et de propriété était si différente entre les 2 sociétés qu'elle conduit à 2 interprétations différentes. (Lire le Traité)

La pression foncière s'intensifia avec l'arrivée continue de migrants britanniques à qui le gouvernement accordaient des propriétés en dépit des terres maories, c'est pourquoi une véritable guerre territoriale éclata en 1860. Quand l'oppositon maorie s'effondra 9 ans plus tard le gouvernement confisqua 12 000 km² de terres et anima pendant longtemps l'injustice vécue par les autochtones.

Les terres des maoris ont été largement confisquées et c'est pourquoi le tribunal de Waitangi traitant des confiscations territoriales maoris fut créé en 1975. Il s'appuie toujours sur les articles du traité pour évaluer les préjudices fait aux maoris qui ne seraient pas en accord avec le traité. Les réclamations maories furent crucial dans le domaine de la pêche après que des lois draconiennes sacrifièrent une partie des pêcheries du pays au profit de la protection de l'environnement (La Nouvelle-Zélande a aujourd'hui des ressources marines les mieux protégées du monde). Les maoris réclamèrent le droit de bénéficier de quotas supplémentaires pour faire vivre certaines communautées très dépendantes de la mer particulièrement dans le Northland et les Marlborough Sounds.


Les maoris en Nouvelle-Zélande

80% des maoris vivent en ville principalement à Auckland qui compte 25% de la population maorie du pays ainsi que dans les villes du Waikato et de la Bay of Plenty. Cette minorité est historiquement présente dans l'île du Nord par où ils arrivèrent en Nouvelle-Zélande. La proportion des maoris dans la population est la plus importante dans la région la plus isolée et la moins mise en valeur par les européens : Gisborne où presque un habitant sur deux est maori. Depuis les années 80 la population maorie semble quitter les grandes villes pour retourner dans leur contrée ancestrale, Gisborne et le Northland enregistre le plus grand nombre de retour.

Etude précise de la démographie maorie en 1991
Découvrir le site de Waitangi

Localisation de la Bay of Islands

30.6.08

Des îles oubliées par le temps

Le parc national Canaima au Vénézuéla et ses célèbres Tepuis

Imaginez un monde vierge, fantomatique, protégé de toute action humaine et encore partiellement inexploré... Un monde perdu en somme suspendu entre ciel et terre. Les immenses montagnes à sommet plat de l'Est du Vénézuéla, appelées tepuis, constituent des ensembles écologiques uniques où le temps semble s'être arrêté depuis longtemps. Ces tepuis culminent jusqu'à 1500 mètres au dessus de la jungle et sont formés de grès induré datant de 1,8 milliard d'année et qui sont restés en relief avec l'érosion différentiel. Les sommets des tepuis n'ont ainsi plus de contact avec la surface du sol depuis des millions d'années.
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Les conditions tellement particulières qui rêgnent sur ces impressionnantes tables et leur isolement ont favorisés l'apparition d'une flore unique dont 50% est endémique (elle existe ici et nul par ailleurs)! Le climat au sommet des tepuis est frais et hyperhumide avec des gels nocturnes, une mer de nuage enveloppe régulièrement les montagnes. Mais le sol est très pauvre et ne constitue qu'une fine pellicule sur les roches très dures. Dans de si rude condition, la faune et la flore est pauvre et très adapté au milieu. La surface des tepuis ressemble à un labyrinthe minéral au prise avec le vent et l'eau qui y ont formé d'étranges formes de relief. Nombreuses espèces de mousses, lichens ainsi que des orchidées forment la composition végétale de cette niche écologique unique.














La surface des tepuis







Pendant longtemps inexplorés, les tepuis ont finalement révélé une partie de leurs secrets en 1884 quand 2 intrépides explorateurs britanniques ont atteint le sommet du tepui Roraima à la frontière entre le Vénézuéla, la Guyana et le Brésil : Everard im Thurn et Harry Perkins. Leur ascencion et leur découverte va d'ailleurs inspiré l'auteur Conan Doyle qui y situera son Monde Perdu (The Lost World en 1912) où aurait survécu les dinosaures. Certaines de ces tables de pierre n'ont encore jamais été explorées et cachent encore leur environnement unique et iréel ... Avis aux amateurs!!!
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Le mont Roraima

Informations complémentaires :
Mount Roraima: an Island Forgotten by Time by Lindsay Elms
L’ascension d’un journaliste au mont Roiraima